Fraîchement débarquée sur Netflix, la terrifiante Marianne fait déjà trembler les spectateurs. A grands coups de jumpscares et autres visions cauchemardesques, la série française entend bien ne pas laisser indemne. Il faut dire que Samuel Bodin, son créateur, s'est inspiré des classiques du genre, les indémodables qui malmènent le public depuis plusieurs générations.
Comme le dit l'auteur dans le podcast ci-dessous, "la démarche [...] était de réellement créer une série qui fait peur". Pour ce faire, il s'est replongé avec attention dans L'Exorciste et Shining pendant la période d'écriture en compagnie de son co-auteur Quoc Dang Tran. Deux géants du cinéma d'horreur qui ont eu une influence majeure sur les scènes de possession, pour le premier, et sur les dialogues, pour le second. Le film de William Friedkin a permis de façonner le personnage de Madame Daugeron campé magnifiquement par Mireille Herbstmeyer, tant dans sa physicalité que dans sa vulgarité. Dans le long-métrage de Stanley Kubrick, c'est davantage la terreur symbolique qui l'a fasciné et qu'il a cherché à recréer dans Marianne.
L'ombre de Stephen King plane indéniablement sur la série. Il y a du Misery dans le fait que Marianne force l'héroïne à écrire la suite de ses romans ; du Ça dans la petite ville d'Elden, sorte de Derry breton où les traumatismes de jeunesse refont surface (en particulier dans l'épisode 5). Parmi ses références, Samuel Bodin cite également le cinéma de John Carpenter. Une influence que l'on ne peut nier : l'histoire présente des similitudes avec L'Antre de la folie, sorti en 1995, qui suivait un détective pénétrant dans l'univers romanesque et épouvantable d'un auteur disparu.
Pour autant, le créateur n'a pas lésiné sur les effets visuels. Dès le premier épisode, le ton est donné, que ce soit dans la scène du cauchemar où la main de la créature apparaît au bout du lit ou dans la scène finale dans laquelle le monstre se cache dans un coin de la pièce. De l'épouvante pure et dure que Bodin est allé chercher du côté d'Insidious ou Conjuring de James Wan, dont il salue "la virtuosité de la technique".
Si Marianne semble cocher toutes les cases de l'oeuvre horrifique, comme une sorte d'hommage à tous ses aînés, la série est pourtant traversée de références pour le moins inattendues. Et c'est l'auteur lui-même qui le dit : fan de Sergio Leone, il a mis "du western partout". Et en particulier dans ses personnages, dont la complexité et le rapport à la réalité ont également été nourris par le style de Wes Anderson. En somme, Samuel Bodin a créé l'objet pop ultime en s'appropriant le meilleur des meilleurs sans jamais verser dans le pastiche ou la parodie. Pour vous faire une idée, rendez-vous sur Netflix où les 8 épisodes sont disponibles.
Découvrez notre podcast garanti sans spoilers en présence du créateur de Marianne, Samuel Bodin :