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    Pennyworth : que vaut le pilote de la série-prequel à Batman ?
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Et si une série nous montrait le passé d'Alfred Pennyworth, alias le majordome de Bruce Wayne ? C'est le programme de "Pennyworth", nouvelle série qui a démarré sur Epix.

    Epix / Warner Bros. Animation

    DE QUOI ÇA PARLE ?

    Focus sur les jeunes années d'Alfred Pennyworth, le célèbre majordome de Batman. Dans le Londres des années 1960, ce soldat des Forces Spéciales Britanniques rejoint un jeune millionnaire du nom de Thomas Wayne, futur père de Bruce Wayne, pour travailler à ses côtés.

    Pennyworth avec Jack Bannon (Alfred Pennyworth), Ben Aldridge (Thomas Wayne), Emma Corin (Esmé)... Crée par Bruno Heller (Mentalist, Gotham).

    Disponible sur Epix depuis le 28 juillet

    ÇA RESSEMBLE À QUOI ?

    NOTRE AVIS (BASÉ SUR LE PILOTE)

    Alfred Pennyworth a presque toujours été au côté de Bruce Wayne. Le personnage est apparu pour la première fois dans le comics Batman n°16 (1943), dans lequel Alfred, un personnage légèrement en surpoids, vient surprendre Bruce et Dick Grayson au manoir et proposer ses services comme majordome, en rappelant que son père, Jarvis, était lui aussi majordome pour les Wayne. Ils finiront par l'engager et, dans le même tome, Alfred découvrira par hasard la Batcave et l'identité secrète de ses employeurs.

    Dans Pennyworth, c'est un Alfred beaucoup plus jeune qui nous est présenté, bien que son âge ne soit pas officiellement donné. Il revient de dix ans au service de l'armée et travaille comme videur dans un bar. Une partie du passé d'Alfred dans les comics est d'ailleurs respectée dans la série, qui le présente comme un ancien membre du service secret britannique "Special Operations Executive". En revanche, son passé d'ancien acteur mentionné dans certains comics n'est pas montré dans le pilote, mais est en quelque sorte représenté par le personnage d'Esmé, sa petite amie, qui veut percer en tant que comédienne.

    Comme avec Gotham qu'ils ont aussi créé, Bruno Heller et Danny Cannon prennent plaisir à explorer ce passé alternatif de l'univers de Batman. Si Gotham était centrée sur le futur commissaire Gordon et montrait l'ascension du jeune Bruce Wayne, Pennyworth offre un Alfred bien loin de l'image de majordome qu'on lui connaît à travers ses apparitions précédentes au cinéma ou à la télé. Ici, c'est un homme d'action redoutable, présentant des troubles de stress post-traumatique suite à ses années militaires.

    Les références à Batman sont la présence de Thomas Wayne (qui fait l'objet de l'intrigue de ce pilote) et le fait que le père d'Alfred soit majordome et conseille à son fils de suivre la même voie, un vrai métier, selon lui. Pas de Gotham City, puisque l'intrigue se passe à Londres dans les années 60, mais le réalisateur et son directeur photo donnent un aspect "film noir" de très bonne facture à la capitale du Royaume-Uni et en usant de violence parfois graphique, la série ne manque pas de style.

    L'antagoniste de ce premier épisode d'1h11 est la Société du Corbeau (on sent ici une volonté de s'appuyer sur la Cour des hiboux, des comics Batman éponymes), sorte de consortium d'extrême-droite, défendant l'ordre, la vertu et le patriotisme avec le crédo selon lequel tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins. Il est aussi à noter que le personnage de Lord Hardwood (Jason Flemyng), largement malmené au cours de l'épisode, a le potentiel pour devenir un super-vilain.

    Malgré tout, Pennyworth creuse le sillon de la "chauve-souris aux oeufs d'or". Difficile de ne pas voir dans ce premier épisode à l'histoire et aux rebondissements déjà vu qu'une envie de surfer sur le très populaire univers de Batman, sans que l'on comprenne pour l'instant l'intérêt à raconter le passé du personnage d'Alfred sur 10 épisodes et peut-être plusieurs saisons. Il manque à ce pilote l'envergure et la densité laissant percevoir ce que la suite pourrait donner d'intéressant.

    Enlevez le fait qu'il s'agit d'Alfred, le futur majordome des Wayne et vous n'avez devant les yeux que l'histoire d'un ancien espion traumatisé par la guerre se frottant à un groupe d'extrémistes. Or, si le bagou d'Alfred (Jack Bannon) et la personnalité d'Esmé (Emma Corin) ont le potentiel pour accrocher certains spectateurs sur la durée, à l'heure où les séries se multiplient, que feront les téléspectateurs d'une série qui ne semble pas vraiment avoir une très bonne histoire à raconter ?

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