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    Demain tout commence ce soir sur TF1 : saviez-vous que ce film avec Omar Sy était un grand succès à l'international ?
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Alors que "Demain tout commence" avec Omar Sy est diffusé pour la première fois en clair ce soir sur TF1, nous nous sommes entretenus avec son réalisateur, Hugo Gélin, pour revenir sur la remarquable carrière internationale du film.

    Julien Panié / Vendôme - Mars

    Actuellement à l'affiche avec son 3ème long métrage Mon Inconnue (plus de 500 000 entrées en France), Hugo Gélin est également le réalisateur de Demain tout commence, avec Omar Sy, diffusé pour la première fois en clair ce soir, sur TF1, à partir de 21h. A cette occasion, nous avons souhaité revenir sur la belle carrière internationale du film.

    Demain Tout Commence a connu un grand succès à l'international. Dans quels pays a-t-il particulièrement bien marché et comment expliqueriez-vous cet engouement ?

    Hugo Gélin, réalisateur : C’était assez incroyable de voir à quel point le film s’est retrouvé vraiment à faire de très très gros chiffres à l’international pour un film en langue française comme ça. Je crois qu’encore aujourd’hui depuis Demain tout commence il n’y a pas un film qui nous a dépassé, en langue française. Il y a Valérian mais ce n’est pas un film en langue française. Donc c’est assez fou. On fait plus de 5 millions d’entrées à l’international, hors France.

    Je sais qu’il y a des pays où ça a vraiment cartonné : il y a l'Allemagne, l'Italie, où le film a quasiment fait un million d’entrées. Je sais que le film a bien marché au Japon. Il est sorti dans beaucoup de territoires asiatiques, comme la Corée, la Thaïlande… Des gens m’ont envoyés des photos de tuk-tuk en Thaïlande avec l’affiche du film ! C’est extraordinaire de voir ça. Il est sorti en Amérique du Sud, en Israël, et dans toute l’Europe aussi évidemment…

    C’était incroyable de voir combien non seulement il a été acheté partout, mais en plus il a été vraiment pris comme un film qui marchait très fort dans les territoires. On s’est rendu compte après que c’était surtout parce que – et c’était notre volonté de départ au départ -, c’était un film assez universel, pas franco-français. Omar est sur une plage au début, puis se retrouve à Londres. Londres, c’est une ville où il y a plein de langues. De part ces décors, ce n’est déjà plus un film français. Ca devient un peu plus un film anglo-saxon bizarrement. Dans le monde entier, les gens sont un peu plus attirés que si ils voient des rues, des immeubles français. D’un seul coup, c’est un peu plus « proche » d’un cinéma américain. Ca a du jouer.

    Julien Panié / Vendôme - Mars

    La facture visuelle du film qui est plus celle d’un film anglo-saxon a aussi dû jouer. Les thèmes du film sont ultra universels : un Papa, sa fille, une histoire de maladie, de l’humour… Comment éduquer sa fille quand on est tout seul… Tout ça mis bout à bout, le film était accessible à beaucoup plus de gens qu’un film français.

    Plus qu’une simple comédie, il est considéré comme un drame dans certains pays, ou en tout cas comme un mélo. Là où en France ce terme peut être un peu snobé dans le genre cinématographique, à l’international, c’est un vrai genre qui marche. Le film commence avec beaucoup d’humour, mais parce que c’est une manière d’amener le personnage d’Omar dans l’histoire, mais c’est très vite une vraie histoire de paternité, avec un fond, un message. Ca permet de sortir du côté simple comédie.

    J’ai remarqué que quand on rigole au cinéma, c’est quelque chose d’éphémère. Mais lorsqu’il y a de l’émotion, voire des pleurs quand on est spectateur, les gens ramènent cette émotion chez eux. C’est une émotion qu’on garde. J’aime bien jouer sur ces deux tableaux, amener les deux dans le même film. On rentre chez soi avec une émotion profonde qui nous a touchés.

    J’aime bien jouer sur ces deux tableaux, l'humour et l'émotion. On rentre chez soi avec une émotion profonde qui nous a touché

    Est ce que votre nouveau film Mon inconnue, actuellement au cinéma, est en bonne voie pour s’exporter comme Demain tout commence ? A-t-il été acheté par un certain nombre de pays, car on retrouve dans ce film également ces thèmes universels…

    Mon inconnue a été extrêmement bien vendu. Studio Canal s’occupe des ventes internationales du film. Ils étaient très contents des préventes et des ventes. Paris y est montré un peu différemment de celui des comédies françaises. C’est tourné près de Beaugrenelle, avec de grandes tours, ce qui lui donne un côté plus universel. Et puis le genre du film –la romcom- est un genre beaucoup plus anglo-saxon.

    J’ai surtout suivi l’exemple des grandes romcom anglo-saxonnes. Le genre, la facture, et les références sont très connues à l’international. A part peut être Les Visiteurs dont je parle à un moment, ce ne sont que des clins d’œil à un cinéma qui a marché dans le monde entier. 

    Bestimage

    On a déjà eu aussi beaucoup de demandes de remake. On a même en ce moment une proposition de remake américaine assez intéressante. On est en train de voir. C’est super d’offrir à ce film, qui est un vrai film à concept, la possibilité d’exister sur d’autres territoires. C’est intéressant de raconter la même histoire avec des acteurs du pays. On est en train de réfléchir à ça.  

    On a déjà eu beaucoup de demandes de remake de Mon inconnue

    Allez-vous continuer à accompagner le film ces prochains mois à l'international ?

    Le film va bientôt au Brésil. J’aimerais beaucoup aller à certains festivals que j’ai eu la chance de faire avec Demain tout commence. On verra si on y va. J’ai envie de faire voyager ce film car il fait connaître de nouveaux talents français, de nouveaux acteurs. C’est mon travail aussi de mettre en valeur de nouveaux acteurs. Je suis très fier de ça. Et puis, c’est toujours enrichissant de confronter son film à d’autres pays, nationalités. Ça permet de voir si ça ne parle qu’à nous ou pas.  

    Travaillez-vous déjà sur de nouveaux projets ?

    En tant que producteur, je produis le film de Ruben Alves qui avait fait La Cage dorée. Son nouveau film s’appelle Miss et est actuellement en montage. Le film sortira début 2020. J’ai plusieurs projets, de production et de développement, dont certains que j’écris. Je travaille sur plusieurs et j’attends de voir lequel prendra le lead.

    Je travaille aussi pour de la série. On développe de la série longue. On travaille avec de nouveaux partenaires, de nouveaux diffuseurs, c’est assez intéressant. Pourquoi pas en réaliser une que j’aime énormément. On verra. 

    Demain tout commence : le bêtisier

     Propos recueillis à Paris le jeudi 9 mai 2019

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