Tiré des mémoires de Garrard Conley, Boy Erased : A Memoir of Identity, Faith, and Family, Boy Erased met en scène un fils de pasteur baptiste dont l'homosexualité le contraint à participer à une thérapie de conversion, aussi connue sous le nom de thérapie réparatrice ou thérapie de réorientation sexuelle.
Non content d'être derrière la caméra, Joel Edgerton s'est offert le rôle de Victor Sykes, thérapeute au sein de Love in Action, le programme que suit le héros incarné par Lucas Hedges. S'il est mentionné lors du film que le personnage est un ancien homosexuel "guéri" grâce à une thérapie, il s'avère que la réalité est encore plus folle. De son vrai nom John Smid, Sykes a en effet été un patient de ces thérapies avant de "devenir" un hétérosexuel convaincu et de gravir les échelons jusqu'à être le représentant principal des thérapies de conversion.
Suite aux nombreuses controverses suscitées par ces programmes de réorientation sexuelle, il quitte son poste en 2008 et déménage au Texas avec son épouse. Leur mariage, qui dura plus de 20 ans, s'achève en 2011 lorsque Sykes accepte son homosexualité. L'année suivante, il témoigne dans le documentaire This Is What Love In Action Looks Like où il admet que la thérapie n'a jamais marché et qu'il regrette tout le mal qu'il a pu causer par le passé.
Il est désormais marié avec Larry McQueen depuis 2014 et s'implique dans des groupes religieux d'entraide envers la population LGBTQ. Joel Edgerton est allé à sa rencontre lors de la préparation du film. Il se souvient : "Quand j’ai pris conscience qu’une majorité du personnel de LIA se considérait comme d’ "anciens gays", ça m’a interpellé. J’ai compris qu’il s’agissait d’un cycle de maltraitances".
Boy Erased, Come as You Are... Les thérapies de conversion ou la douleur silencieuseSi ces pratiques semblent appartenir à un passé révolu, il n'en est malheureusement rien : aux USA, 36 États n'interdisent toujours pas les thérapies de conversion. Pourtant, l’Association Américaine de Psychiatrie (AAP) affirme qu'elles peuvent engendrer la dépression, l’angoisse et les comportements autodestructeurs parmi les patients.
Joel Edgerton évoque à notre micro son film :