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    Us : Hitchcock, Halloween, Génération Perdue... Les inspirations du nouveau film-choc du réalisateur de Get Out
    Emmanuel Itier
    Emmanuel Itier
    -Correspondant
    Basé à Los Angeles, Emmanuel Itier accompagne AlloCiné sur les sorties américaines, en assurant interviews/junkets et couverture d’événements US.

    Comment le réalisateur Jordan Peele et ses acteurs Lupita Nyong'o et Winston Duke ont-ils abordé la notion de double-maléfique ? Quelles sont les inspirations et références de "Us" ? Ils nous donnent quelques éléments de réponse...

    Universal Pictures

    AlloCiné : Parlez-nous de l’approche visuelle et du "look" des doubles-maléfiques. Quelles ont été vos inspirations ?

    Jordan Peele (réalisateur) : Ce film, US, est un mélange de tous les films d’horreur que j’ai vu et d'une série de rêves et cauchemars que j’ai fait. Pour le look des "doubles", je voulais trouver un moyen de les rendre uniques et maléfiques au premier regard. Comme si d’une manière inconsciente, à leur première apparition, vous pouvez savoir que ce sont les monstres du film. En premier lieu, j’ai choisi une combinaison rouge qui rappelle celle de Michael Myers dans Halloween. Il y a aussi un gant qui est une sorte d’hommage à Freddy des Griffes de la nuit. Et j’ai utilisé la paire de ciseaux comme l’arme ultime pour moi. J’ai une peur terrifiante des ciseaux.

    J’ai une peur terrifiante des ciseaux

    Le choix de Santa Cruz comme cadre du récit s'inscrit dans la même démarche ?

    Jordan Peele (réalisateur) : Pour moi, Santa Cruz est la ville du film Génération Perdue, qui est l’un de mes films préféré. D’une manière générale, je trouve que la Californie du Nord a un look effrayant dans un style hitchcockien. Et justement, j’étais à la recherche d’une atmosphère envoûtante, déroutante, comme dans les films de Maître Alfred ! On retrouve ainsi un univers visuel proche de Sueurs Froides, ou de celui des Oiseaux. Comme dans ces films, la terreur vient ici d’une manière organique de l’environnement naturel où se déroule l’intrigue. Par ailleurs, c’était intéressant de mettre une famille noire dans ce milieu et de la voir aller à la plage, acheter un bateau, etc. Dans les films américains, vous n’avez pas de famille noire vivant ce type de vie réservée surtout aux Américains blancs. 

    Universal Pictures
    Pouvoir mettre en avant le pire de moi-même a été comme un rêve

    Quel a été votre approche pour jouer votre double diabolique ?

    Lupita Nyong'o : Cela a été un tel plaisir de jouer le rôle d’Adelaide Wilson... Dès lors, diabolique est bien le mot ! C’est tellement fun de laisser le côté obscur de soi remonter à la surface. En société, on essaye toujours de mettre en avant le meilleur de soi-même : pouvoir mettre en avant le pire de moi-même a été comme un rêve, et non un cauchemar. Mais ce n’est pas facile de "se donner la permission", de montrer le monstre en vous, car vous ne savez jamais comment les gens vont réagir face à cette performance. Peut-être qu’ensuite ils vont se demander qui est la vraie Lupita ? Cela a été un défi pour trouver sa voix et sa demarche physique. Heureusement que j’ai pu "l’analyser" pleinement avec l’aide de Jordan Peele en qui elle vivait depuis longtemps !

    Winston Duke : Tout d’abord c’était important pour moi de ne pas juger mon personnage. De ne pas le considérer comme le "méchant" du film. Gabe Wilson a une vision totalement différente du monde de la mienne et il m’a fallu accepter ceci. Et j’ai appris à comprendre les frustrations et l’emprisonnement mental de Gabe. Ce fut une approche intime, tout en intérieur pour pouvoir le jouer. 

    Universal Pictures
    Ce fut comme une danse macabre entre nous deux

    Q: Décrivez-nous plus en détails l’approche visuel de votre doppelganger ? Son look ?

    Lupita Nyong'o : En fait j’ai fait de nombreuses recherches sur les leaders de cultes. Et en regardant le film vous comprendrez pourquoi…chut... je ne peux rien vous dire de plus…

    Winston Duke : Ce qui connecte mes deux personnages, c'est le regard. Gabe voit clairement tout mais Abraham est plus tactile car sa vision est limitée. J’ai appris aussi à m’adapter au personnage de Lupita. Ce fut comme une danse macabre entre nous deux.

    Parlez-nous de vos choix musicaux, qui ajoutent une couche d’angoisse au film...

    Jordan Peele (réalisateur) : Michael Abels, qui est un homme adorable, nous a créé une musique des plus troublante, effrayante ! C’est lui qui avait déjà composé l’univers déjanté de Get Out. Je me suis également amusé à utiliser des bouts de chansons hyper populaires dans un contexte horrifique. Ainsi, je ne pense pas que vous écouterez à nouveau Good Vibration de la même manière après avoir regardé US !

    US, en salles cette semaine

     

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