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    Bruno Solo : "Un Avion sans Elle est un vrai travail d'adaptation, ambitieux vu les moyens de la télévision"

    Rencontre avec Bruno Solo et Pénélope-Rose Lévèque autour de la mini-série adaptée du roman de Michel Bussi, qui démarre ce soir sur M6.

    AlloCiné: Aviez-vous lu le roman avant de faire partie du projet Un avion sans elle ? Si oui, qu'en aviez-vous pensé?

    Bruno Solo: Je l'avais lu oui. C'est un très bon page-turner, que j'avais lu un été il y a quelques années. Ce que j'aime chez Michel Bussi, c'est qu'il y a de la littérature. C'est un écrivain très efficace, au même titre que d'autres gros vendeurs et vendeuses de livres mais il y a chez lui une volonté de creuser des personnages complexes, de les rendre tourmentés, de laisser le spectateur se poser des questions sur leur évolution. Celui que je joue, Crédule Grand Duc dans le roman, Jacques Monod dans le film, est un personnage qui va changer, qui a une certitude et qui va finalement être animé par un doute qui va lui permettre d'avancer. 

    Pénélope-Rose Lévèque : Je l'ai lu mais seulement une fois que j'ai su que j'étais prise. En fait, je ne l'avais pas lu avant d'avoir le scénario et n'ai pas voulu le faire pendant la phase de casting. Le scénario avait déjà si bien marché chez moi que j'ai préféré découvrir le livre après, comme une petite récompense. Il m'a beaucoup plu.

    Avez-vous été guidés ou plutôt laissés libres dans votre interprétation des personnages?

    Bruno Solo : On a un réalisateur Jean-Marc Rudnicki, qui non seulement est réalisateur mais a fait l'adaptation. Il n'est pas évident à adapter ce livre car il a une arborescence plus large. Jean-Marc a dû faire un travail de resserrement. Après bien sûr, il aimait en nous ce qu'on était susceptible de lui proposer et nous a laissé cette liberté. Mais on est resté attaché au texte d'autant qu'on avait là une intrigue précise. 

    Jean-Marc Rudnicki est un auteur avant tout, qui a offert un vrai travail d'adaptation

    Pénélope-Rose Lévèque : Ce qui m'a le plus aidée en réalité, c'est son rapport aux personnages. Il les avait tellement cotoyés en les écrivant qu'il avait un rapport amical avec eux. A travers son regard quand il en parlait, à travers son énergie, je voyais mon héroïne.

    Bruno Solo : Jean-Marc est un auteur avant tout, à l'origine. Il a proposé sa lecture du texte, offrant un vrai travail d'adaptation.

    Pénélope-Rose Lévèque : C'est lui qui a d'ailleurs proposé de mettre Lili au milieu de l'intrigue, ce qui n'est pas le cas dans le livre. Et qui est très bien vu.

    Bruno Solo : Il est encore très frais dans la réalisation, et à des moments il était sur le plateau, à côté de nous, comme un gosse, ravi de ce qu'on faisait ! J'avais envie de lui dire, ta place est derrière le combo, là bas ! Il est très enthousiaste !

    Pénélope-Rose Lévèque : Ce qui était très fédérateur pour nous d'ailleurs !

    Emilie de la HOSSERAYE / M6

    Pourriez-vous nous livrer des anecdotes de ce tournage, très ambitieux, avec ces flash-backs historiques notamment ? Une scène plus marquante à tourner, plus éprouvante ?

    Pénélope-Rose Lévèque : Oui! J'ai dû escalader la balustrade du Pont Royal. J'avais un harnais, l'équipe était loin pour le plan large. Je me suis retrouvée toute seule à escalader, avec absolument rien, face à Notre Dame. C'était assez magique ! Sinon c'était très étonnant de voir les métamorphoses de Bruno, d'Agnès Soral, d'Anne Consigny... Le travail de la maquilleuse était magique et le changement d'époque très réaliste avec un vrai voyage dans le temps.

    La télévision n'a pas les mêmes moyens que le cinéma, il a fallu se creuser la tête pour que le changement d'époque soit réaliste...

    Bruno Solo : Flash back historiques ? Cela se passe dans les années 1970 quand même ! Je me sens vieux là ! (rires) Oui, il est vrai que la télévision n'a pas tout à fait les mêmes moyens que le cinéma. Il a fallu là se creuser la tête pour que le changement d'époque soit réaliste, tout en restant dans le budget. On y croit donc le pari est réussi.

    La division en quatre épisodes relève d'un format plutôt inédit à la télévision. Vous pensez que ça aurait pu être plus étendu ou condensé en un téléfilm? 

    Bruno Solo : Avec un 6X52, on aurait pu creuser un peu plus certaines choses. Il y a pléthore d'informations dans les deux derniers épisodes que je n'ai pas vus, mais lus. On en a parlé avec la production et Jean-Marc : on avait le sentiment qu'il fallait tout accélérer pour boucler toutes les intrigues. J'ai vécu cela lorsque j'ai produit ma série pour France 3 L'Accident. Sur le 6X52, je l'ai ressenti très fort sur l'épisode 6. Donc là je n'imagine même pas. Après, vous savez c'est la chaine qui dicte cela. On est déjà tellement content, on accepte ! 4x52 je ne connaissais pas, c'est vrai.

    Ne trouvez-vous pas que le titre  spoiler: donne une vraie clef dès le début, quand on connait la fin de la série ou du livre ?

    Bruno Solo : Oui tout à fait. Sur L'Accident, j'avais changé le titre du roman qui s'appelait Contre toute attente. J'avais donc repris le titre original américain parce que je me suis dit qu'à chaque fois que les gens allaient soupçonner quelqu'un, ils allaient se rappeler le titre et douter. De même, le titre ici  spoiler: dit beaucoup de choses. La chanson de Charlélie Couture, "Comme un avion sans ailes", est en outre antérieure au roman.

    Si vous deviez résumer votre expérience sur la série en un mot ?

    Bruno Solo : J'ai adoré le tournage en Alsace. Je me suis baladé lors des deux jours off que j'ai eus. Donc je dirais "balade".

    Pénélope-Rose Lévèque : Moi "générosité" car j'ai eu la chance de rencontrer des acteurs et des actrices qui donnent plus à leurs partenaires qu'à la caméra et c'est rare.

    Découvrez les premières images d'Un avion sans elle :

    Propos recueillis par Julia Fernandez à Paris, le 19 février 2019

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