De quoi ça parle ?
Le 23 décembre 1977, un avion reliant Istanbul à Paris s’écrase sur le Mont Terrible dans le Jura. Seul rescapé : un bébé de trois mois. Mais dans l’avion se trouvaient deux familles avec un bébé, et en 1977, les tests ADN n'existent pas... Lyse-Rose ou Emilie, quelle est l'identité de ce nourrisson ? Deux familles que se déchirent pour que leur soit reconnue la paternité de celle que les médias ont surnommée Libellule. Vingt ans plus tard, Jacques Mono, le détective privé chargé de l’affaire, lègue son journal de bord à Emilie, devenue jeune femme. C’est alors que les rouages de l’enquête se remettent en marche...
C’est avec qui ?
Après l'Accident et Deux Flics sur les docs, Bruno Solo continue à creuser le sillon de l'enquêteur désabusé et mélancolique avec réussite, aux côtés de la jeune comédienne Pénélope-Rose Lévèque, vue dans Fais pas ci, fais pas ça où jouait également Yaniss Lespert, son frère à l'écran. Margaux Chatelier, quant à elle, est apparue au cinéma dans la trilogie Belle et Sébastien.
Ça vaut le coup d’oeil ?
Un Avion sans Elle est une adaptation TV réussie, en cela qu'elle parvient à conserver l'esprit du roman de Michel Bussi tout en donnant une voix au personnage de Lyse-Rose/Emilie, initialement secondaire, qui devient ici le personnage central de la série. La quête identitaire de la jeune fille permet d'adhérer immédiatement au mystère, tandis que l'enquête de Jacques Mono, l'officier de police en charge de l'enquête devenu détective privé, est reléguée au second plan, et illustrée par des flash-backs des années 1970 plutôt réussis. Le temps du récit, la France des années 1990, bénéficie également d'un bel effort de reconstitution façon carte postale. Pénélope-Rose Lévèque, dont c'est le premier grand rôle à l'écran, s'en sort avec un naturel convaincant aux côtés d'acteurs expérimentés qui trouvent ici matière à se renouveler : Agnès Soral surprend ainsi par sa vulnérabilité dans le rôle de Nicole Vitral, la grand-mère d'Emilie.
Hélas, Un Avion sans Elle n'évite pas les écueils narratifs et les grosses ficelles spoiler: (notamment la mort brutale et grand-guignolesque du personnage-clef joué par Thomas VDB, surprenant dans un rôle à contre-emploi), l'intrigue familiale à tiroirs vue à maintes reprises et une romance qui frise le politiquement incorrect. On peine également à suspendre notre crédibilité jusqu'au bout, car la fin peut aisément être devinée dès l'issue du second épisode, et la lutte des familles Vitral et Carville sur deux décennies paraît difficile à justifier : pourquoi ont-elles continué à attendre pour faire une demande de test ADN sur Emilie/Lyse-Rose lorsque ceux-ci ont été mis au point au début des années 1980 ?
Même si les amateurs du romancier apprécieront cette adaptation fidèle en quatre parties, on ne retrouve pas tout à fait le soin apporté à l'adaptation de Maman a tort par France 2 en 2018.