De quoi ça parle ?
Strasbourg, sous un vent glacial. Neuf élèves d’une école protestante disparaissent au cours d'une sortie scolaire, tandis que leur enseignante est retrouvée assassinée. Maya Rosetti, jeune commissaire, est chargée de l’affaire. Pour espérer la résoudre, il va lui falloir renouer avec son ex, revoir sa conception du Bien et du Mal, et peut-être même se laisser tenter par la Foi. La journée s’annonce rude.
Le mercredi 27 février à 21h sur France 2
À quoi ça ressemble ?
Ça vaut le coup d'oeil ?
Plutôt classique dans la forme, Disparition inquiétante, unitaire réalisé par Arnauld Mercadier, s'impose, il faut bien le dire, comme une bonne surprise qui a le mérite de parvenir à se démarquer des nombreux téléfilms et autres séries policières qui foisonnent à la télévision française grâce à son univers atypique (l'enquête nous plongeant au coeur d'une école protestante), au cadre dépaysant et envoûtant de la ville de Strasbourg, et à une enquête qui offre une variante bienvenue à un élément déclencheur pourtant vu et revu ces dernières années : la disparition d'enfants.
En jouant en partie avec la légende du Joueur de flûte de Hamelin, plus glaçante qu'il n'y paraît, l'intrigue écrite par Johanne Rigoulot, bien ficelée malgré quelques rebondissements quelque peu tirés par les cheveux, apporte une certaine fraîcheur à un genre pourtant balisé et nous tient en haleine au fil de ses fausses pistes et de ses révélations. Jusqu'à un dénouement un poil décevant - on espérait quelque chose de plus sombre et de plus pêchu - mais qui permet en tout cas à ses comédiens, Sara Forestier en tête, de briller jusqu'aux dernières notes de sa partition, dans la peau de personnages auxquels on s'attache rapidement.
Finalement, la vraie force de Disparition inquiétante réside en Sara Forestier, qui campe à merveille Maya Rosetti, jeune commissaire de police forte tête, tout autant rugueuse et pète-sec que fragile. Dans ce registre policier où on ne l'attendait pas forcément, la comédienne de 32 ans, césarisée pour L'Esquive et pour Le Nom des gens, fait des étincelles, à tel point que l'on se prend à rêver d'une déclinaison en série, dans laquelle l'héroïne qu'elle incarne continuerait de résoudre à sa manière les enquêtes les plus épineuses tout en se débattant dans sa vie privée mouvementée, esquissée ici à travers le personnage de son ex-petit ami, un pédopsychiatre qui s'est occupé d'un des enfants disparus et qui va venir lui prêter main-forte dans sa quête de vérité.
Face à elle, Pierre Rochefort (Un beau dimanche, Nos Futurs), dans le rôle du pédopsychiatre en question, Valérie Karsenti, en procureure froide qui ne rigole pas avec le protocole (bien loin donc de la Liliane de Scènes de ménages), ou encore Gaspard Meier-Chaurand (Mention particulière) complètent la distribution réussie de ce téléfilm policier qui se savoure avec plaisir et nous pousse en fin de compte à regretter que davantage de flics arpentant le petit écran hexagonal ne soient pas plus proches de cette Maya Rosetti.