De quoi ça parle ?
I Am the Night est la libre adaptation des mémoires de Fauna Hodel : One Day She'll Darken: The Mysterious Beginnings of Fauna Hodel. La mini-série en six épisodes explore son passé, sa quête pour retrouver ses parents biologiques. Ses recherches l’amènent à rencontrer son grand-père, George Hill Hodel, gynécologue de renom et principal suspect dans l’affaire du Dahlia Noir.
A quoi ça ressemble ?
C’est avec qui ?
Dans le rôle de Fauda/Pat, on retrouve India Eisley, connue pour son rôle dans La Vie Secrète d’un Ado Ordinaire. Dans celui du détective privé, c’est Chris « Capitaine Kirk » Pine, vu dans le reboot de la franchise de Star Trek au cinéma. Pour incarner le terrible George Hodel, le choix s’est porté sur Jefferson Mays, vu récemment dans dans Unbreakable Kimmy Schmidt, New York Unité Spéciale ou The Knick.
La série est écrite par Sam Sheridan, mari de Patty « Wonder Woman » Jenkins qui réalise le premier épisode.
Ça vaut le coup d’oeil ?
Dans les sinistres affaires qui ont marqué l’imaginaire, les anglais ont Jack L’Eventreur, les américains, le Dahlia Noir. Deux horribles histoires de corps découpés et mis en scène, deux enquêtes non élucidées. On connaissait le roman de James Ellroy, oeuvre tutélaire, voire définitive (on peut oublier son adaptation au cinéma), moins les mémoires de Fauna Hodel. La série fait donc le choix de traiter le Dahlia Noir selon un angle extérieur, cherchant dans les personnages de Fauna, son grand-père biologique et celui fictif du privé et ex-journaliste Singletary (Chris Pine), les portes dérobées d’une affaire hyper documentée mais toujours aussi obscure.
Pilot est un épisode d’exposition. Avec tout ce que cela implique de présentation des personnages et positionnement des enjeux. La réalisation de Patty Jenkins ne souffre d’aucune faute de goût, appliquant de façon très scolaire un script tout aussi académique. C’est la principale limite d’une introduction qui mise sur la réputation de son histoire pour inviter les spectateurs à revenir la semaine suivante. Une timidité, voire une paresse, qui imagine qu’un pitch fort et une réputation déjà établie, suffisent à produire fascination et pouvoir de rétention. L’épisode déroule ainsi un récit familier pour les habitués du film noir (le privé troque le whisky pour la cocaïne) et détaille les rapports toxiques entre Fauna/Pat et sa mère.
I Am the Night est symptomatique de cette tendance aux mini séries à combustion lente, objet un peu bâtard entre le film et la série. Sur une formule aussi resserrée que six épisodes, ce pilot s’épuise inutilement en longues scènes d’exposition, misant sur la force de l’interprétation pour s’offrir un alibi. C’est beau à regarder, parfois dur ou tendre selon les personnages, mais très bavard et étirant une narration qui aurait probablement gagné en efficacité à être compressée, d’autant plus qu’elle ne suffoque pas par sa densité. Le genre de série noble par sa facture un peu plus élevée que la moyenne mais dont l’intérêt repose uniquement sur les promesses d’une histoire sensationnelle. Car forcément les dernières images séduisent. De celles qui invitent à regarder la suite mais qui accentuent cette impression d’avoir vu un épisode pour rien. Et sur six, ça fait beaucoup.