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    La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert : que vaut la série événement de TF1 signée Jean-Jacques Annaud ?

    TF1 entame ce mercredi la diffusion de la série événement "La vérité sur l'affaire Harry Quebert", adaptée du roman de Joel Dicker qui a fait le tour du monde. Jean-Jacques Annaud est à la réalisation tandis que Patrick Dempsey tient le rôle titre...

    De quoi ça parle ?

    New York, au printemps 2008, alors que l’Amérique bruisse des prémices de l’élection présidentielle, Marcus Goldman, un jeune écrivain à succès, est incapable d’écrire le nouveau roman qu’il doit remettre à son éditeur. À quelques mois de l’échéance qui lui a été donnée, tout bascule soudain pour lui : son ami et professeur d’université, Harry Quebert, l’un des écrivains les plus respectés du pays, est rattrapé par son passé et se retrouve accusé d’avoir assassiné en 1975 Nola Kellergan, une jeune fille, avec qui il aurait eu une liaison. Convaincu de l’innocence d’Harry, Marcus abandonne tout pour se rendre dans le New Hampshire et mener son enquête.

    Adaptation du best-seller de Joël Dicker en 10 épisodes de 45 minutes par Jean-Jacques Annaud.

    Tous les mercredis soirs sur TF1, 2 épisodes inédits

    C'est avec qui ?

    Dans la peau du fameux Harry Quebert, Jean-Jacques Annaud a fait appel à Patrick Dempsey, dont c'est le premier rôle d'envergure à la télévision depuis son départ de Grey's Anatomy en 2015, où il a été pendant 11 saisons le Dr Mamour. On l'a vu entre temps dans Bridget Jones Baby... et sur les circuits automobiles ! Face à lui pour jouer Marcus Goldman, la production s'est tournée vers un quasi inconnu, Ben Schnetzer, vu au cinéma dans Pride et The Riot Club, et qui sera bientôt à l'affiche du premier film américain de Xavier Dolan, Ma vie avec John F. Donovan. La jeune interprète de Nola Kellergan, la norvégienne Kristine Froseth, est une véritable révélation, croisée auparavant dans le film Netflix Sierra Burgess is a loser. On retrouve également dans la mini-série des visages bien connus des téléspectateurs comme ceux de Virginia Madsen (Designated Survivor) ou Damon Wayans Jr. (Happy Endings). 

    ça vaut le coup d'oeil ?

    Plus de trois millions d'exemplaires vendus dans le monde, le Grand prix du roman de l'Académie française et le Prix des Lycéens, et parmi les 4 derniers romans en lice pour le Prix Goncourt en 2012 : La Vérité sur l'Affaire Harry Quebert a été un véritable phénomène littéraire comme on en voit peu, qui s'apprête à devenir, si ce n'est un phénomène, en tout cas un événement télévisuel grâce à la diffusion de son adaptation en série sur TF1. On ne lui prédit pas un Emmy Award, ni même un Golden Globe, mais bien plus que trois millions de téléspectateurs, ça on peut le parier sans difficulté. Les fans seront au rendez-vous, et les curieux ou fâchés avec la lecture lui donneront sans doute sa chance.

    Un premier constat s'impose : il était bel et bien plus judicieux d'adapter les quelques 730 pages du roman en une mini-série et non en film, comme il en a été question un temps lorsque Steven Spielberg voulait en optionner les droits et que Joël Dicker a osé les lui refuser. Car cette histoire, remplie de surprises et de rebondissements, n'aurait pas tenu en 2h de film sans faire des concessions qui auraient rendu l'affaire bancale. Toutefois, il semble aussi certain que 6 voire 8 épisodes auraient amplement suffi pour la raconter sans temps morts. La série est ainsi extrêmement fidèle et respectueuse de l'oeuvre originale, au point d'en reprendre aussi bien les réussites que les faiblesses, à commencer par une efficacité addictive à certains endroits et des longueurs inutiles à d'autres.

    Jean-Jacques Annaud était-il l'homme de situation ? Si le réalisateur de L'Amant, Sept Ans au TibetLe Nom de la Rose ou L'Ours, aujourd'hui âgé de 75 ans, n'a pas brillé au cinéma depuis quelques années déjà, il n'a pas perdu de son talent pour filmer les paysages et les grandes histoires d'amour. Une fois la scène d'ouverture passée -la rencontre un peu mièvre entre Harry et Nola en bord de plage, sous une pluie diluvienne- le rythme s'accelère et nous introduit efficacement aussi bien au jeune héros, incarné par un petit nouveau convaincant, qu'aux nombreux habitants de la petite ville de Sommerdale, et ses faux airs de Twin Peaks. Dicker et Annaud partagent la même vision d'une Amérique carte postale qui n'a peut-être jamais existé mais qui nourrit les fantasmes de la littérature, du ciné et de la télé depuis des décennies. On se surprend à se sentir bien dans cet endroit où la tragédie a pourtant frappé et durablement marqué les esprits. Les deux hommes se sont visiblement trouvés. 

    Pas plus moderne que ne l'était le roman, La Vérité sur l'Affaire Harry Québert séduit par son classicisme, sa mise en scène à l'ancienne qui sied bien à l'époque à laquelle elle se déroule en partie, ses cliffhangers qui n'ont rien perdu de leur efficacité dans la transposition à l'écran, et par ses moments de comédie, notamment lorsque le personnage de flic incarné par Damon Wayans Jr entre en scène. On regrette en revanche un doublage douteux, qui rend certaines prestations caricaturales. Une adaptation globalement réussie pour un divertissement populaire, fidèle à ce que le roman a représenté pour beaucoup de français. 

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