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    Amanda : "Capturer quelque chose de l'époque, du Paris d'aujourd'hui, de ses fragilités, de ses blessures..."
    Brigitte Baronnet
    Passionnée par le cinéma français, adorant arpenter les festivals, elle est journaliste pour AlloCiné depuis 13 ans. Elle anime le podcast Spotlight.

    Vincent Lacoste est la tête d'affiche d'"Amanda", nouveau long métrage de Mikhaël Hers ("Ce sentiment de l'été"), une "tragédie intime et lumineuse", et "portrait de Paris" post-attentat. Rencontre avec le comédien et son réalisateur.

    AlloCiné : Peut être plus que l'intrigue en elle-même, Amanda est un film que l'on ressent, duquel se dégage une certaine atmosphère, un charme...

    Vincent Lacoste, comédien : J'ai aimé le côté mélodrame du film. Mais pour autant, ce que j'ai trouvé très beau, c'est sa lumière et la manière dont c'est émouvant. J'ai trouvé que c'était une manière magnifique de parler de la paternité. Le film, c'est vraiment comment transformer un drame, une fatalité en un avenir plein d'espérance. Mikhaël [Hers, le réalisateur] parle souvent du deuil dans ses films : il est d'une justesse sur ces sujets que je trouve assez ahurissante.

    Mikhaël Hers, réalisateur : J'aime bien l'idée qu'on puisse percevoir un film presque comme on écouterait une chanson, de manière très sensorielle au premier abord. Je suis content qu'on puisse le réceptionner comme ça. Quand on se lance dans un film, c'est plein de choses : j'avais envie évidemment de faire un portrait de Paris, de capturer quelque chose de l'époque, du Paris d'aujourd'hui, de ses fragilités, de ses blessures, de sa beauté aussi… Il y avait évidemment ce contexte des attentats, ça fait évidemment partie du film. J'ai essayé d'aborder ça, comme le disait Vincent, par le prisme d'une tragédie intime, du drame familial, et inscrire tout ça dans un tableau plus vaste, qui est un tableau contemporain, la violence de l'époque. Que ça reste résolument lumineux en dépit du point de départ. 

    AlloCiné

    Diriez-vous justement que Paris a changé depuis les attentats ?

    M.H. : Paris a forcément changé. Il n'y a qu'à ouvrir les yeux ou mettre une caméra pour voir que Paris a changé. La manière qu'on a de s'approprier les lieux, l'espace public. La présence de militaires qui sillonnent les rues. Les choses ont changé très concrètement. Les lieux sont emprunts de ça, mais la vie refait surface aussi. Les lieux ne se résument pas qu'à cela bien sûr.

    V.L. : Ça a la fois changé et pas changé. C'est l'époque aussi. Ça n'est pas seulement Paris. Maintenant, il y a des militaires dans la rue. De temps en temps, on y pense. Quand on passe à côté du Bataclan ou de lieux comme ça, on ne peut pas s'empêcher d'y penser. Quand on a la chance de n'avoir perdu personne, la vie reste quand même la même. 

    Nord-Ouest Films

    Pour ce film, vous donnez la réplique à une petite fille, Isaure Multrier, et devez apprendre à vous "apprivoiser" en quelque sorte. Diriez-vous que la réalité rejoignait le tournage dans votre approche de cette jeune partenaire ? Peut être avez-vous d'ailleurs pu tourner en ordre chronologique pour suivre cette évolution ?

    V.L. : Non, on n'a pas tourné dans l'ordre. Après, c'est très rare les films dans lesquels on tourne dans l'ordre. Je n'en ai jamais fait, ce serait chouette ! Pour des questions de décors, etc., c'est toujours impossible.

    Je n'ai pas de nièce ou d'enfant de 8 ans dans ma famille, donc je ne savais pas comment je devais être. J'étais limite plus timide qu'avec un adulte. Je ne savais pas si je devais être protecteur ou très marrant et essayer de la détendre.

    Je me demandais quelle compréhension elle aurait de l'histoire. Je me disais que ça pouvait être un peu perturbant pour une petite fille de jouer une fille qui perd sa mère. En fait, absolument pas, elle avait parfaitement conscience que c'était du cinéma. Elle avait des scènes assez dures à jouer et elle les réussissait totalement. Par exemple, des scènes où elle devait pleurer. Dès qu'on disait « coupez », elle était très contente d'avoir bien réussi. C'était vraiment comme une adulte et c'est ce dont je me suis rendu compte au fur et à mesure du tournage. En tout cas, notre rapport, le fait de se connaître, se rencontrer pendant le tournage, ça m'a aidé pour le film, ça c'est sûr. Car on s'est assez peu vus avant. Qu'on gagne en complicité au fur et à mesure du tournage, c'était un peu l'histoire du film aussi, donc ça tombait bien.

    M.H. : On se sert toujours du présent, de ce qui arrive. On part toujours des personnes : les personnages sont des coquilles vides ; on les oublie une fois qu'on tourne avec des acteurs. Même sans tourner dans l'ordre chronologique, évidemment le fait que Vincent ne soit pas forcément familier des enfants, il y a quelque chose dans le parcours des deux personnes qui raconte un peu l'histoire des deux personnages dans le film. Les deux chemins évoluent en parallèle. 

    Les Beaux Gosses, Astérix, Première année... La (déjà riche) carrière de Vincent Lacoste en photos ! 

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