Avec Brad Pitt, Edward Norton, Helena Bonham Carter...
De quoi ça parle ? Le narrateur, sans identité précise, vit seul, travaille seul, dort seul, mange seul ses plateaux-repas pour une personne comme beaucoup d'autres personnes seules qui connaissent la misère humaine, morale et sexuelle. C'est pourquoi il va devenir membre du Fight club, un lieu clandestin ou il va pouvoir retrouver sa virilité, l'échange et la communication. Ce club est dirigé par Tyler Durden, une sorte d'anarchiste entre gourou et philosophe qui prêche l'amour de son prochain.
Lors de sa sortie, en 1999, Fight Club avait divisé la critique et avait moyennement marché au box office mondial (100 millions de recettes pour un budget de 65) malgré la présence de la superstar Brad Pitt et du très en vogue Edward Norton (après American History X et Les Joueurs). Cela étant, le film est rapidement devenu culte en raison de plusieurs qualités évidentes : son esthétique sublime (comme toujours chez David Fincher), sa satire pertinente tant du monde moderne que de ceux qui veulent le renverser ou encore un Brad Pitt au sommet dans ce rôle à contre-emplois de Tyler Durden.
Pour donner vie à ce personnage d'anarchiste charismatique, l'acteur s'est donné à fond. D'emblée, il a, en compagnie de son partenaire Edward Norton, suivi une préparation physique intense en boxe, taekwondo et lutte. Les deux comédiens ont aussi étudié pendant de longues heures des combats de MMA et se sont livrés à un régime strict. Brad Pitt, qui souhaitait à la fois rendre son personnage adepte de combats clandestins crédible et casser son image de beau gosse, est même allé jusqu'à demander à son dentiste de lui retirer une partie de l'une de ses dents de devant...
Pendant le tournage, si Edward Norton continuait de maigrir (il a perdu entre 17 et 20 kilos), Brad Pitt faisait parallèlement de la musculation et des UV. La raison ? Montrer à quel point la santé physique du héros se dégrade petit à petit tandis que celle de Tyler Durden s'améliore parallèlement.
Autre preuve témoignant de l'état d'esprit qui régnait sur le plateau de tournage : dans la scène où le narrateur assène un coup de poing à Tyler Durden au niveau de l'oreille, à la demande de ce dernier, Edward Norton devait au départ faire semblant. C'est David Fincher qui a pris la tête d'affiche d'American History X à part, avant la scène, et lui a dit de vraiment frapper son partenaire pour gagner en crédibilité. Pendant la scène, on peut d'ailleurs voir Norton sourire et rire pendant que Brad Pitt se tient l'oreille. A l'écran, le résultat est réaliste et même si le coup n'est pas très fort, il a le mérite d'être réel.
Notons pour finir que si Fight Club demeure sans doute le film pour lequel Brad Pitt a le plus donné de sa personne, l'acteur est un grand habitué des transformations physiques pour les besoins d'un rôle. Ainsi, en 1992, il avait pris dix kilos de muscles pour jouer le terrifiant tueur en série de Kalifornia, aux côtés de David Duchovny, Juliette Lewis et Michelle Forbes. Dans le péplum Troie (2004) de Wolfgang Petersen, le comédien avait également accru sa masse musculaire de manière impressionnante dans le but de donner vie à l'impitoyable guerrier Achille.
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