Mon compte
    Code Black sur M6 : "Plus authentique" que Grey's Anatomy, "plus sombre" qu'Urgences selon Marcia Gay Harden

    M6 lance ce jeudi sa nouvelle série médicale, Code Black, pensée comme un anti-Grey's Anatomy, qui se rapprocherait davantage d'Urgences. Nous avons rencontré Marcia Gay Garden, qui en incarne l'héroïne atypique...

    La série semble avoir été construite comme un anti-Grey's Anatomy, est-ce que vous confirmez ?

    Marcia Gay Harden : Mon sentiment, c'est que tout ce que l'on peut voler aux autres séries qui marchent et qui durent, on doit le faire. Maintenant, l'idée de départ derrière Code Black c'était de prendre un angle très réaliste, proche du documentaire, montrer les aspects moins reluisants de la médecine aussi. Ce que notre créateur Michael Seitzman adore, c'est s'intéresser à ce moment de résilience, très humain, entre les patients et les docteurs. Ce qui ne nous empêche pas d'aller aussi dans les coulisses de l'hôpital, de raconter des histoires d'amour, de montrer occassionnellement un peu de sexe dans les vestiaires... Mais il y a quelque chose d'authenthique et de "sale" que l'on ne retrouve pas dans Grey's Anatomy.

    Peut-on dire alors qu'on est plus proche d'Urgences ?

    D'une certaine manière oui, même si on est plus sombre que ne l'était Urgences, et que notre action ne se situe pas dans un très grand hôpital mais dans un plus petit établissement, avec moins de moyens. On traite d'ailleurs beaucoup des questions sociales et économiques, des situations difficiles des patients, qui sont souvent désargentés, parfois des immigrés qui n'ont pas d'assurance, mais qui ont quand même besoin de soins, même s'ils sont déportés demain. On raconte l'Amérique d'aujourd'hui, on est en plein dans l'actualité, et je pense que c'est tout à fait comparable à ce qui peut se passer ailleurs dans le monde. Quand un patient arrive et qu'il a besoin que l'on soigne son enfant, ce que le téléspectateur peut ressentir d'empathie sera identique que l'on soit américains, français ou afghans. 

    A l'origine, vous n'étiez pas censé incarner le rôle principal, mais un personnage plus secondaire. Vous avez finalement était promue juste avant le tournage. Que s'est-il passé exactement ?

    Je crois que l'actrice qu'ils avaient choisie ne correspondait finalement pas au rôle. J'étais plus âgée que le personnage, mais ils ont décidé de le vieillir un peu pour me permettre de l'interpréter. Ils m'ont fait cette proposition que je ne pouvais pas refuser même si j'ai un peu hésité au départ car j'ai trois enfants et devenir l'héroïne impliquait une plus forte présence sur le tournage. Mais c'est arrivé à un moment de ma carrière où c'est ce dont je rêvais. Le rôle était plus proche de ce que j'étais que celui que je devais jouer au départ, qui plus est. Plus autoritaire, plus impatiente, une sorte de cowgirl à l'hôpital et ça, ça me plaisait beaucoup. 

    Vous avez le sentiment qu'il y a plus de rôles pour les femmes d'âge mûr à la télévision aujourd'hui ?

    Il y a plein d'opportunités maintenant. Je pense par exemple à la série anglaise Happy Valley, que j'adore. L'héroïne est géniale. Il y a aussi dans le même style River, Poldark... qui ont de très beaux rôles de femmes fortes, d'âges variés, très riches. Ce n'était pas le cas avant. C'est le câble qui permet ça aussi. 

    Deux acteurs principaux ont quitté la série (Bonnie Somerville & Raza Jaffrey) au terme de la première saison. J'imagine que ça été difficile à vivre...

    Oui, d'autant plus difficile que c'était totalement inattendu. Mais ce qu'on essaye d'établir avec la série, c'est l'idée que le pool d'internes évoluent au fur et à mesure des années. Certains s'en vont, d'autres arrivent. Maintenant qu'on le sait, on sera moins surpris si cela arrive à nouveau dans le futur. En tout cas, ce sont deux acteurs extraordinaires qui ont beaucoup apporté à la série, très intelligents et très généreux. Ils vont nous manquer. Deux autres personnages les "remplaceront".

    Vous avez aussi une très belle carrière au cinéma. Quel est le film dont vous être le plus fière et que vous recommanderiez aux gens de voir ?

    Je suis tentée de vous répondre Pollock, je suis particulièrement fière de ma transformation physique dans ce film. Et j'étais très bien dirigée par Ed Harris, qui l'a réalisé. Mais je dois dire que tout le monde me parle d'Into The Wild avec beaucoup d'émotion. Je l'adore. Et puis il y a Rencontre avec Joe Black. J'aimais profondément mon personnage. Mais vous savez, c'est comme me demander quel est mon enfant préféré. Vous donnez beaucoup à chacun d'entre eux, c'est impossible de choisir. J'ai quelques mauvais souvenirs de films, mais je préfère ne garder que les bons. 

    Avant Code Black, vous jouiez dans la comédie d'ABC Trophy Wife, qui était excellente mais qui n'a duré qu'une seule saison. Vous avez été aussi frustrés que les fans ?

    J'adorais cette série et ceux qui la regardaient en était fous. A titre personnel, c'était un vrai bonheur de faire de la comédie pour une fois. J'étais vraiment triste que ça s'arrête. Et j'adorerais refaire de la comédie d'ailleurs. 

    On vous a aussi vue dans la saison 3 de Damages, où vous étiez excellente. Quel souvenir en gardez-vous ?

    Claire Maddox, mon personnage, était très sexy mais de manière inquiétante. Je me souviens de cette scène où je devais enfiler un bas très lentement et délicatement, j'ai adoré le faire. Et évidemment, c'était formidable de donner la réplique à Glenn Close, les dialogues étaient excellents, et d'incarner une avocate aussi brillante. 

    Propos recueillis en juin 2016 au Festival de Télévision de Monte-Carlo

    FBwhatsapp facebook Tweet
    Commentaires
    Back to Top