Quelle a été votre première réaction quand on vous a approché pour réaliser ce court métrage ?
Kevin Deters : Stevie a eu une trouille bleue et s’est enfuie immédiatement de la première réunion de brainstorming.
Stevie Wermers : Oui, je suis sortie en hurlant les bras en l’air, comme Olaf dans certaines scènes de La Reine des Neiges ! (rires) Non, je plaisante. Je pense que c’est tout d’abord un honneur que nous a fait John Lasseter, le patron des Studios Disney Animation. Nous nous sommes tout de suite mis au travail et avons essayé de passer un bon moment, tout en nous triturant les neurones pour pondre la meilleure histoire possible.
Kevin Deters : De plus, ce film était une opportunité de dire de belles choses au moment des fêtes de fin d’année. C’est un court métrage à regarder en famille puisqu’il traite des traditions, des fêtes qui sont célébrées de part le monde indépendamment des cultures et des religions. Cela peut donc parler autant au chrétiens avec Noël qu’aux juifs avec Hanouka, ou à d’autres traditions célébrant le solstice d’hiver, le renouveau d’un cycle avec la nouvelle année qui arrive.
Quels ont été les défis à relever pendant la réalisation de ce court métrage ?
Kevin Deters : John Lasseter voulait que ce court soit focalisé sur Olaf. Mais dans La Reine des Neiges, il n’avait qu’un rôle secondaire. Nous ne savions pas grand chose sur lui, il a donc fallu développer ce personnage et en faire le centre de toutes les attentions pendant plus de 20 minutes. Dans La Reine des Neiges, il aime tout le monde et il est adorable. Mais pour un film de 20 minutes, nous avions besoin de creuser sa psychologie, de découvrir en lui ce qui était en conflit, de créer une tension, une intrigue. Ça n’a pas été si simple à établir et à développer. En fait, à partir du moment où nous avons réalisé qu’Olaf réagissait comme un petit enfant, avec enthousiasme et sincérité, la complexité du personnage a tout de suite été établie. (...)
Cela a-t-il été difficile pour vous d’aborder le thème des traditions de fin d’année de manière universelle ?
Stevie Wermers : Tout à fait ! C’est pour cela que nous avons passé plusieurs semaines de recherches à découvrir et à comprendre les différentes traditions du monde. Nous avons même étudié le nouvel an chinois et la fête des lumières indienne, Diwali!
Kevin Deters : La Reine des Neiges montrait déjà qu’il fallait être tolérant et respecter toutes les traditions. Cela était important pour nous de poursuivre ce message de paix et d’amour.
La technologie utilisée a-t-elle évolué depuis La Reine des Neiges ?
Kevin Deters : Oui, nous avons utilisé un nouveau système de rendering appelé Hyperid qui n’avait pas encore été mis en service au moment de La Reine des Neiges et qui a été inauguré avec Les Nouveaux Héros. L’équipe technique a réussi à importer tous les modèles créés pour La Reine des Neiges dans ce nouveau système, et a pratiquement donné vie à Olaf et à ses amis. Si vous comparez avec La Reine des Neiges, le résultat est époustouflant. La neige semble aussi vraie que nature. La seule difficulté a été de contrôler l’éclairage pour ne pas trop en faire.
Comment travaillez-vous ensemble?
Stevie Wermers : C’est une collaboration permanente entre le "cerveau gauche" et le "cerveau droite", et parfois nous échangeons ! Pendant que l’un travaille avec l’équipe technique, l’autre retravaille le script pour la création de la séquence suivante. Le story-boarding fait partie de notre formation, l’histoire et la continuité visuelle sont donc extrêmement importantes pour nous deux.
Kevin Deters : Le tout est de savoir collaborer, et s’incliner devant la meilleure idée !
Pourquoi un format de 20 minutes ?
Kevin Deters : Au début, le film devait faire 52 minutes pour être diffusé à la télévision pendant les fêtes de fin d’année [ndt : Aux Etats-Unis, le film est diffusé dans les salles en première partie de Coco]. Mais au fur et à mesure que nous écrivions l’histoire, nous nous sommes vite rendu compte qu’idéalement, pour être concis et tout dire en même temps, il nous fallait rester en-dessous des 30 minutes. Le résultat a été tellement positif que John Lasseter a souhaité projeter le court avant Coco, sur grand écran. C’est vraiment un rêve qui se réalise, car c’est une fabuleuse fable de Noël, et je pense que cela rendra beaucoup mieux au cinéma qu’à la télévision.
Stevie Wermers : La structure a légèrement changé, car dans la version de 52 minutes, il y avait des coupes évidentes pour les spots publicitaires. Mais je pense qu’au final, cette version a un rythme bien meilleur qui tiendra le spectateur en haleine.
Au final, quel est pour vous le message de ce film ?
Stevie Wermers : Quelle que soit votre tradition, il s’agit toujours de finir l’année ensemble et en famille. La famille, c’est ce qu’il y a de plus important et de plus précieux. Quand on est ensemble, tout est possible!
Kevin Deters : Pour moi, au cœur du film se trouve également le concept de "collaboration", le fait de mener une quête "ensemble". En 20 ans de métier chez Disney, ce fut ma meilleure expérience de collaboration au sein d’une équipe formidable. Des scénaristes aux compositeurs de la musique, nous avons formé une vraie famille. Oui, en famille tout est possible!
"Joyeuses fêtes avec Olaf" est donc à découvrir en famille à partir du 1er décembre à 20h20 sur Disney Cinéma...