Il était au Free Cinema britannique ce que Raoul Coutard était à la Nouvelle Vague en France. Walter Lassally a fait ses débuts dans les années 1950 en travaillant sur les courts métrages documentaires des réalisateurs phares de ce mouvement : Lindsay Anderson, Karel Reisz et Tony Richardson. C’est avec ce dernier que l’association va se souder.
Ensemble, ils tournent deux films emblématiques de la Nouvelle Vague britannique : Un Goût de miel (1961) et La Solitude du coureur de fond (1962). Filmés en extérieur dans des décors naturels, Walter Lassally met son savoir-faire acquis dans l’expérience du documentaire au profit de ces drames sociaux, donnant ainsi sa texture au réalisme social britannique.
L’année suivante, il travaille à nouveau avec Tony Richardson sur une fresque historique en couleur : Tom Jones. Malgré la pluie de nominations et quatre Oscars pour le film (dont meilleur réalisateur et meilleur film), Lassally n’est pas cité. Il se consolera l’année suivante en remportant la statuette pour son travail sur Zorba le Grec de Michael Cacoyannis.
Une fois la Nouvelle Vague britannique tombée en désuétude, le reste de sa carrière sera principalement marqué par son travail avec le grand réalisateur californien – et pourtant si iconique du cinéma anglais – James Ivory. Ils tourneront cinq fictions (Savages, The Wild Party, Autobiographie d'une princesse, Chaleur et poussiere et Les Bostoniennes) ainsi que trois téléfilms.
Né à Berlin le 18 décembre 1926, il a fui l’Allemagne nazie enfant pour devenir une grande figure du cinéma britannique. C’est en Crête qu’il décide de se retirer dès les années 1990, au plus près de la plage où la dernière scène de Zorba le Grec a été tournée. Il meurt sur l’île le 23 octobre 2017. Walter Lassally avait fait don de son Oscar à un restaurant voisin. Le tout disparut dans les flammes d’un incendie en 2012.
Retrouvez la photographie signée Walter Lassally dans la bande annonce de Zorba le Grec