Le film n'est pas encore sorti, mais déjà, il suscite la controverse. Ce film, c'est Chez nous, nouveau long métrage du cinéaste belge Lucas Belvaux (réalisateur entre autres de Rapt et Pas son genre), dont la sortie est fixée au 22 février. Ce film de fiction, coécrit par Lucas Belvaux et Jérôme Leroy (auteur du livre Le Bloc, paru chez Gallimard en 2011), dépeint un parti extrêmiste dans le Nord de la France. Plus précisément, l'intrigue s'intéresse à Pauline (Emilie Dequenne), une infirmière à domicile, entre Lens et Lille. Dévouée et généreuse, tous ses patients l'aiment et comptent sur elle. Profitant de sa popularité, les dirigeants d’un parti extrémiste vont lui proposer d’être leur candidate aux prochaines municipales...
C’est une polémique à peu de prix qui évite le débat sur le fond du film
La bande-annonce dévoilée il y a quelques jours a suscité de vives critiques, notamment sur les réseaux sociaux, de la part du Front National. "Pauvre Marine Le Pen, qui est caricaturée par ce pot à tabac de Catherine Jacob. Un sacré navet en perspective !", a notamment lancé Steeve Briois, maire FN d’Hénin-Beaumont.
Lucas Belvaux a rapidement réagi à ces attaques, au micro de l’émission Bourdin-Direct sur RMC/BFMTV. "Le problème, c’est que [Florian Philippot] n’a vu que la bande-annonce. C’est une polémique à peu de prix qui évite le débat sur le fond du film. Ce n’est pas tant un film anti-FN qu’un film sur le discours populiste et sur comment les gens s’engagent en politique. Ce sont les électeurs qui m’intéressent, pas les partis politiques. (...) Ce n’est pas un film militant, c’est un film engagé, un film citoyen, fait pour provoquer la discussion, pas pour provoquer le FN ou la peur du Front national". Et d'ajouter : "Ce qui m’amuse dans la réaction de Philippot [vice-président du FN] et de Steeve Briois, c’est qu’ils me taxent de caricature, alors que mes personnages sont moins caricaturaux qu’eux. La brutalité de leur discours m’a surpris".
Invitée du Grand Journal de Canal+ hier soir, la comédienne Catherine Jacob a également répondu à la polémique : "Ce n’est pas du tout un biopic contre Marine Le Pen. Ca n’est pas du tout le propos de Lucas Belvaux de faire une caricature, un numéro de claquettes, des choses assez grossières de cet ordre-là… Le sujet, c’est une très jeune femme qui est incarnée magistralement par Emilie Dequenne, qui est une infirmière que tout le monde aime, qui se fait un petit peu manipuler, embringuer pour être propulsée tête de liste municipale alors qu’elle n’y connait rien. Donc le sujet du film, ce n’est pas une charge contre Marine Le Pen et le FN. C’est une charge contre le populisme et la manipulation. (...) Ce n’est pas franchement pour l’extrême droite, faut quand même le dire ! "
Ce n’est pas une charge contre Marine Le Pen et le FN. C’est une charge contre le populisme et la manipulation
Accusée d'avoir fait ce film de façon opportuniste pour surfer sur l'élection présidentielle, Catherine Jacob a mis les choses au clair sur ce point : "Quand Lucas Belvaux est venu me contacter, j’étais extrêmement honorée. J’y retourne demain matin ! C’était la raison pour laquelle j’ai fait ce film, de travailler avec cet homme. Il m’a contacté en octobre 2015, je tourne le film en juin 2016, et le film va sortir le 22 février 2017. J’entends que d’aucuns disent que c’est pour se faire sa petite promo, qu’on fait un rôle quand même un peu provoc’ pour l’argent. Je vous garantis que l’excellent producteur David Frenkel et Lucas Belvaux auraient adoré avoir 2 semaines de plus pour finir le film qu’ils voulaient. Il n’y avait pas vraiment d’argent, tout le monde y a été vraiment profil bas."
Chez nous de Lucas Belvaux, avec Emilie Dequenne, André Dussolier Guillaume Gouix et Catherine Jacob, sortira sur les écrans le 22 février 2017.
Voir l'interview de Catherine Jacob au Grand Journal (à partir de 4'20'')