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    Sing Street : notre interview-portrait de Lucy Boynton, révélation du film
    Maximilien Pierrette
    Journaliste cinéma - Tombé dans le cinéma quand il était petit, et devenu accro aux séries, fait ses propres cascades et navigue entre époques et genres, de la SF à la comédie (musicale ou non) en passant par le fantastique et l’animation. Il décortique aussi l’actu geek et héroïque dans FanZone.

    Elle tourne depuis une dizaine d'années mais c'est vraiment grâce à "Sing Street" que Lucy Boynton devrait décoller. Raison de plus pour faire connaissance avec cette jeune actrice anglaise avec notre interview-portrait

    Elle ne chante pas et ne danse pas plus, mais on ne voit très souvent qu'elle dans Sing Street. Et il est donc temps de faire connaissance avec l'Anglaise Lucy Boynton, qui tourne depuis dix ans et sera bientôt aux côtés de Naomi Watts dans la série Gypsy sur Netflix.

    Son actu : Sing Street

    Je suis complètement submergée par le succès du film. Quand vous tournez, vous ne vous projetez pas aussi loin, et quand le film sort, vous ne pouvez qu’espérer que les spectateurs soient sensibles à tous ses hauts et ses bas, tous ses petits détails et moments que nous aimions tant lorsque nous les tournions. Voir les gens réagir de la sorte et continuer à le faire, c’est incomparable. Les spectateurs ne réagissent pas tous de la même façon selon les pays. Il y a quelques petites différences, notamment lorsque les gens rient. Mais les moments clés fonctionnent toujours.

    Frustrée de ne pas chanter ou danser dans le film ?

    John Carney est incroyable et je n’ai jamais rencontré quelqu’un de tel : c’est comme un grand enfant en terme d’énergie et de vie qu’il met dans le film. Et c’est un génie, à qui l’on doit ce scénario parfait et que nous respections tous, à tel point que nous avons eu envie d’honorer chacun des mots qu’il a écrits. Mais il vous fait confiance et cherche sans cesse à collaborer, si bien qu’il veut aussi entendre ce que vous pensez et voulez faire.

    C’était très libérateur et nous nous sentions en confiance sur le plateau, ce qui a fait naître la spontanéité que vous voyez dans les scènes. Mais ça n’était possible que grâce au respect dont chacun a fait preuve envers lui.

    Premier souvenir de spectatrice

    C’était soit Le Magicien d’Oz, soit Annie. Je me souviens avoir été absolument terrifiée par les singes volants du Magicien d’Oz. Du coup je pense que ça été ma première expérience "joyeusement triste" [un des termes au cœur de "Sing Street", ndlr] : découvrir ce monde magnifique, et la terreur face à ces satanés singes (rires)

    L'envie de devenir actrice

    Quand j’ai eu 10 ans, une grande prof d’art dramatique est venue dans notre école, Helen Kaye, alors qu’avant, c’était la prof de sciences qui s’occupait de cela et nous demandait de faire l’arbre. Mais Helen nous a fait découvrir le jeu d’acteur tel que j’aime le voir maintenant : celui grâce auquel on expérimente et regarde les êtres humains dans leur façon d’être, de réagir, de coopérer et d’exister.

    C’est quelque chose que je cherche à personnifier, et c’est vraiment là que j’ai eu envie de devenir actrice. Encore plus quand elle m’a choisie pour jouer Lucy dans une pièce tirée du "Lion, la sorcière blanche et l’armoire magique" [le premier Narnia, ndlr], qui m’a permis d’entrer dans ce monde.

    Premier rôle : Renee Zellweger jeune dans "Miss Potter"

    J’ai l’impression de me souvenir de tout. C’était une expérience tellement surréaliste, mais en même temps l’introduction la plus magique et élégante dans cette industrie. J’avais grandi en lisant les livres de Beatrix Potter, entourée par ses illustrations, donc j’ai eu beaucoup de chance de pouvoir faire partie de ce monde. Et de pouvoir travailler avec un réalisateur comme Chris Noonan, envers qui je serai éternellement reconnaissante.

    Bac Films

    Sa comédie musicale préférée

    Je suis une grande fan de Baz Luhrmann, car j’aime l’aspect théâtral de ses films. Et j’adore Moulin Rouge !, que je pourrais regarder pour toujours. Et sa bande-originale est aussi ma préférée, car c’est vraiment la seule que je peux écouter en boucle sur mon iPod.

    Son groupe de musique préféré

    J’ai été très influencée par les goûts musicaux de mon père, donc la bande-originale de mon enfance a grandement été composée par les Beatles. Et j’aime Paul McCartney depuis aussi loin que je m’en souvienne. Et en ce qui concerne la Brit Pop, que j’ai un peu plus écoutée, dernièrement, je suis plus Oasis que Blur.

    Une musique peut-elle l'inspirer ?

    Absolument, et je pense que c’est pour cette raison que la musique est aussi importante dans les films. A cause de l’énergie et de l’émotion qu’elle suscite chez les gens, de façon universelle. C’est aussi ce que montre Sing Street. Mais c’est quelque chose qui me motive toujours.

    Le conseil le plus précieux qu'elle ait reçu

    J’essaye vraiment d’absorber ce que je vois chez certaines personnes, et m’imprégner de ce qu’elles font sur un plateau, ou de leur façon d’interagir avec les autres. C’est sans doute l’une des grandes leçons pour moi. Et quand je travaillais sur Miss Potter, Chris Noonan m’a conseillée d’être très attentive dans mon choix de rôles, car une fois qu’on l’a fait, c’est là pour toujours.

    Mais je suis aussi déterminée à saisir chaque opportunité, car je me sens chanceuse quand je vois les rôles que l’on me propose, tout en restant sincère et fidèle à mes goûts. J’espère vraiment pouvoir ne jouer que des personnages dont je me sens proche, et raconter des histoires qui me semblent importantes.

    Propos recueillis par Maximilien Pierrette à Deauville le 7 septembre 2016

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