Synopsis : Elliot est un jeune programmeur anti-social qui souffre d'un trouble du comportement qui le pousse à croire qu'il ne peut rencontrer des gens qu'en les hackant. Il travaille pour une firme spécialisée dans la cyber-sécurité mais un homme connu sous le nom de Mr Robot l'approche un jour pour faire tomber une compagnie surpuissante qui fait partie de celles qu'il doit justement protéger...
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L'HYPNOTIQUE RAMI MALEK
Rami Malek, américain d'origine égyptienne, remarqué dans le film States of Grace en 2013, est absolument époustouflant en Elliot, un rôle exigeant, complexe, puisque le personnage est atteint de troubles mentaux graves qui le font halluciner, en plus d'être accro aux drogues. Qu'il soit seul à l'écran ou face à l'un de ses principaux partenaires, l'excellent Christian Slater, il dégage une présence hypnotique malgré son allure chétive. En plus, avec son hoodie, il a du style !
Sa voix profonde, entendue en off dans chacun des épisodes, ajoute à son charisme et donne encore plus de nuances à son jeu, d'autant que ses dialogues intérieurs, philosophiques et provocateurs, sont toujours écrits à la perfection. Il habite tellement le personnage que c'est un de ces rôles que l'on ne peut pas imaginer joué par quelqu'un d'autre. Le rôle de toute une carrière ? Le comédien de 34 ans est en bonne voie pour recevoir une pluie de récompenses, totalement méritées ! Comme vient de le prouver ce dimanche la 68ème cérémonie des Emmy Awards, qui l'a vu repartir avec le trophée très convoité du meilleur acteur dans une série dramatique.
Découvrez notre interview de Rami Malek :
L'ATMOSPHERE ENVOÛTANTE
Mr Robot fait partie de ces séries qui ont réussi, dès leur pilote, à imposer leur propre style, leur propre identité, leur propre univers, sans donner le sentiment d'avoir copié sur leurs voisines à succès. Et cela tient forcément au talent de son auteur, Sam Esmail, un surdoué qui frappe fort dès sa première création. Il a écrit la majorité des épisodes, et il a carrément réalisé les 12 qui composent la saison 2 ! Un exploit rare, qui provoque admiration et jalousie chez ses confrères. Parmi ses références, que l'on devine ça et là : les grands Kubrick et Scorsese.
C'est Niels Arden Oplev, le danois à l'oeuvre sur Millenium, l'homme qui n'aimait pas les femmes, qui a donné le ton puisqu'il a réalisé le pilote, associant l'atmosphère glacée des thrillers nordiques à une ambiance de fin du monde dans un New York déserté, sombre, silencieux, une version alternative désespérée de celui que l'on connaît, en adéquation avec le discours politique anarchiste développé en creux. La mise en scène virtuose, soignée à chaque plan et traversée de fulgurances, fait tour à tour penser à Fight Club et American Psycho. Les personnages occupent l'espace de manière inhabituelle, en marge, et la caméra nous entraîne avec eux dans leurs parcours souvent solitaires.
LES PERSONNAGES FEMININS D'ENVERGURE
A mesure qu'Elliot nous prend aux tripes mais en périphérie, les personnages secondaires et particulièrement féminins, se dévoilent, prennent de l'ampleur et deviennent essentiels au récit. Ce sont même elles qui le font avancer, particulièrement en saison 2. Si bien qu'on peut le dire sans hésitation : Mr Robot possède la plus belle galerie de femmes à l'heure actuelle. On regarderait volontiers des spin-off centrés sur chacune d'entre elles, ils tiendraient la route.
Leurs interprètes se révèlent aussi bonnes que Rami Malek, à commencer par Portia Doubleday alias Angela et la fascinante Stephanie Corneliussen, une danoise superbe et magnétique dans le rôle de la mystérieuse Joanna. Carly Chaikin, hilarante dans la comédie Suburgatory, impressionne dans un tout autre registre, avec son apparente nonchalance qui cache un tempérament et une dureté saisissants. Grace Gummer, fille de Meryl Streep qui débarque en saison 2, s'impose instantanément dans la peau d'un personnage important prometteur.
LES SURPRISES CONSTANTES
Dans un océan de séries en tous genres -il y en a près de 400 rien qu'aux Etats-Unis cette année- Mr Robot se distingue aussi par son goût pour l'inattendu, les retournements de situation et les surprises, qui rendent le visionnage encore plus intéressant. On ne sait jamais vraiment à quoi va ressembler l'épisode suivant, où il va nous amener. Il n'y a pas de règle, les scénaristes ne s'interdisent rien et la chaîne semble leur donner carte blanche. Cette liberté-là à la télé n'a pas de prix.
Nous n'allons évidemment pas vous révéler ici ces secrets, mais sachez qu'ils sont constants et que certains twists bousculent totalement nos certitudes sur les personnages et bouleversent le récit. Ils ne sont pas de simples gadgets pour divertir. Sam Esmail aime faire son malin, mais jamais gratuitement.
La bande-annonce de la saison 1 :