Cannes 2014. Les festivaliers découvraient la nouvelle bombe de Xavier Dolan, Mommy, porté par un jeune comédien explosif, que le cinéaste avait déjà choisi pour le clip d'Indochine, College Boy. Antoine Olivier Pilon, c'est son nom, montrait dans Mommy toute l'étendue de son talent, et on était logiquement très curieux de voir la suite de la carrière du comédien québecois.
Nous l'avons retrouvé au Festival du film francophone d'Angoulême qui s'est tenu fin août. Antoine Olivier Pilon y présentait, aux côtés du réalisateur Yan England, le film choc 1:54, abordant la question du harcèlement scolaire et des dérives que peuvent engendrer les réseaux sociaux. Avant de vous dévoiler notre entretien complet sur le film qui sortira en France en mars 2017, nous vous proposons un extrait de cette rencontre autour de "l'après Mommy" d'Antoine Olivier Pilon, à l'occasion de la sortie du nouveau Xavier Dolan, Juste la fin du monde. Est-ce que Mommy a changé sa vie ? Où pourra t-on le voir prochainement ? Rencontre.
AlloCiné : Est-ce que l'on peut dire que Mommy a changé ta vie?
C'est sûr que, socialement, dans la rue, tout le monde me reconnait avec ce film. Tout le monde ne me parle que de Mommy. Même professionnellement, c'est là que c'est venu faire un peu une différence car j'ai réussi un peu à me décatégoriser de ce que je faisais avant qui était souvent un personnage un peu réservé, comme dans 1:54. C'est là où je suis allé faire quelque chose d'autre. Je me suis permis d'aller en explosion, de montrer aux gens que je pouvais incarner autre chose et que j'étais prêt à le faire ausis, à relever des défis en travaillant.
==> La bande-annonce de 1:54, le nouveau film porté par Antoine Olivier Pilon (sortie le 15 mars 2017)
Quels films as-tu tourné depuis Mommy ?
C'est 1:54 qui a majoritairement pris mon année, mais j'ai aussi tourné dans un film d'action qui vient de sortir à Montréal, Nitro Rush, qui est la suite de Nitro, avec Guillaume Lemay-Thivierge, très grande vedette au Québec. J'ai une petite apparition qui est toujours dans le registre du petit, caché, qui ne prend pas trop d'espace. Mon but, c'était de différencier de ce que j'avais fait dans Mommy.
Comme quand j'ai lu le scénario de Yan [England], je me suis dit, c'est parfait, c'est complètement à l'opposé de ce que j'ai fait. C'est l'opportunité de montrer aux gens que je peux me déplacer d'un rôle à l'autre, et d'un genre de film à l'autre. J'ai beaucoup été catégorisé dans des drames mais j'aimerais faire de la comédie. Ecris une comédie pour moi, s'il te plait ! (en s'adressant au réalisateur Yan England, Ndlr.).Mais oui, je croise les doigts pour aller dans d'autres directions.
As-tu été sollicité par des réalisateurs français ?
Oui, après Mommy. Il ne s'est rien passé parce que j'avais beaucoup de projets, entre autres 1:54 à Montréal, et j'ai eu des phases où j'avais essayé de faire trop de choses en même temps. Trop, c'est comme pas assez, tu n'as plus la même attention sur un projet. Ce qui fait que tu n'es plus à 100% partout. Le travail est alors moins précis. J'ai essayé d'aller un projet à la fois. Je ne suis pas pressé.
Y a-t-il des réalisateurs français qui te font rêver ?
Ma culture cinématographique française n'est vraiment pas à point, donc je ne pourrais pas dire. Mais il a des acteurs français qui me font rêver : Jean Dujardin, Vincent Cassel...
Est-ce que la notoriété est quelque chose qui te plait ? Est-ce que tu t'y habitues ?
Ca a ses avantages. Il y a des moments où c’est magique. Il y a des moments où c’est très flatteur, avantageux. Comme où il y a des moments où ça fait ch*** un peu, parce que tu as envie d’avoir ton espace, ta vie privée. Il faut essayer de garder une ligne entre les deux.
Es-tu resté en contact avec Xavier Dolan ?
Oui. Il est super occupé, ça va super fort, donc je ne vais pas trop le déranger.
"Ma scène préférée" spécial Mommy !