Au début de son règne, Louis XIV, un brin paranoïaque, décide de déplacer le siège du pouvoir dans l’ancien pavillon de chasse de son père, à Versailles. Cette décision audacieuse et très controversée est le point de départ de la nouvelle série produite par la chaîne cryptée. Les créateurs, David Wolstencroft et Simon Mirren, qui ont déjà collaboré sur la fiction d’espionnage britannique MI-5, cherchent ici à nous plonger dans cette époque faste, entre les manigances des nobles de la cour et l’ascension de ce roi hors du commun.
Un intérêt international pour l’histoire de France
2,7 millions d’euros, c’est la somme dépensée pour chaque épisode de Versailles. Un record de budget pour une série française, seulement dépassé récemment par Panthers, une autre création originale Canal +, et ses 3 millions par épisode. Cette véritable production internationale, dans la plus pure lignée de Borgia, a été tournée en anglais afin de favoriser sa vente à l'étranger. Pour les créateurs du show, Louis XIV a créé la première "marque" internationale en inventant Versailles. La communication était une de ses armes de prédilection et, aujourd’hui encore, ce récit fascine la planète entière. Jalil Lespert (Yves Saint Laurent), réalisateur des deux premiers épisodes, a déclaré que le but est "d’embrasser l’histoire de France et la proposer au grand public".
"Interpréter l'histoire de manière débridée"
Pour Mathieu Da Vinha, conseiller historique de la série et expert sur le règne de Louis XIV, "la fiction permet d'aborder l'histoire de manière décomplexée sans pour autant la trahir et c'est exactement ce que font Simon et David avec Versailles". L’aspect "sexy", "décadent" et parfois "étrange" qu'ils ont voulu donner au show est en accord avec l'ambiance de cet "autre monde" dans lequel vivait la noblesse. Mais si certains éléments du scénario restent de l'ordre de l'interprétation, les décors sont quant à eux très fidèles. L'équipe de la série a tenu à rester en France, pour conserver "l'authenticité du lieu, ainsi que le savoir-faire français", éléments très importants aux yeux de la production. Le tournage s'est effectué château de Versailles, notamment dans les jardins et la galerie des glaces, et dans plusieurs villes de la région parisienne. La grandeur à venir de ces lieux, se construisant d'abord dans la tête du roi puis sous ses yeux, se fait sentir.
Dans la tête du "Roi-Soleil"
Mais plus que sur l’environnement, c’est sur les personnages, historiques et fictifs, que le duo d’auteurs, habitué à entrer dans les esprits de leurs créations, a voulu se concentrer. A commencer par le futur "Roi-Soleil", incarné avec brio par le jeune talent britannique George Blagden, déjà vu dans Vikings. Cette première saison promet une plongée dans la psyché du monarque et son assertion du pouvoir. Jalil Lespert compare ce parcours à celui de Michael Corleone dans le premier Parrain de Francis Ford Coppola, "celui d’un roi qui ne l’est pas, mais le devient" au fur et à mesure que l’intrigue progresse. Pour le comédien, son personnage est un "homme brisé" au départ. C'est en bâtissant Versailles lors de cette première saison, qu'il construit aussi sa propre gloire.
Une cour d'acteurs pleins d'énergie
Mais Louis XIV est loin d’être la seule figure intéressante dans cette "cour" de personnages vivant entre les murs de cette prison dorée. Que ce soit l’acteur gallois Alexander Vlahos (Merlin), qui interprète le frère du roi, "Monsieur", la belle Noémie Schmidt (L’Etudiante et Monsieur Henri) dans le rôle de son épouse Henriette, ou la française Lizzie Brocheré (American Horror Story), avec l’intelligente et moderne Claudine, créée de toute pièce pour les besoins du scénario, il se dégage une certaine fraîcheur de l’ensemble. Pour Thomas Vincent (Tunnel), l'un des réalisateurs, la jeunesse et la dimension internationale du casting ont amené une ''énergie et une spontanéité très appréciée pendant le tournage'' et "correspondent parfaitement à la situation de la cour au début du règne de Louis XIV". Aux côtés de ces têtes d’affiche, des comédiens plus expérimentés viennent compléter cette équipe hétéroclite : Amira Casar, Stuart Bowman, ou bien encore Dominique Blanc qui prête ses traits à Anne d’Autriche, la mère du souverain et ex-régente.
Vous pouvez retrouver tout ce beau monde et explorer une vision différente de Versailles dès ce lundi 16 novembre à 20h55 sur Canal +. La série possède de nombreux atouts pour séduire un public de tout horizon et son succès est déjà pressenti… La deuxième saison étant d’ores et déjà en chantier, et le tournage prévu début 2016.
Dans les coulisses de la série :