Murder House - Saison 1
Celle où tout a commencé...
Souvenez-vous...
La famille Harmon, composée d'un psychiatre pervers, de sa femme meurtrie et de leur fille satanique, s'installe dans un manoir... hanté, après l'adultère du père et la fausse couche de la mère. Les esprits rôdent et sont bien décidés à les torturer, afin de les confronter à leurs plus grandes peurs...
Avec Connie Britton, Dylan McDermott, Jessica Lange, Taissa Farmiga, Frances Conroy...
Ce qui nous a foutu les jetons...
Nous étions encore innocents à l'époque de la diffusion de la première saison d'American Horror Story. On découvrait alors l'incroyable dispositif promotionnel mis en place par la chaîne FX : les innombrables teasers proposés pendant l'été nous faisaient déjà frissonner d'impatience et le générique, dévoilé en amont de la diffusion, nous mettait bien comme il faut dans l'ambiance. Ces bruits metalliques, ces images de foetus dans du formol, de souvenirs dans les flammes, d'interminables couloirs sombres... Ces indices sur les intrigues nous faisaient déjà réfléchir et suffoquer. Et puis il y avait évidemment ces affiches rouge sang, opposant une femme très enceinte, à demi-nue, à un étrange personnage tout de latex noir vêtu. Perturbant !
Peut-on dire que la saison 1 était la plus effrayante ? C'était en tout cas celle qui reprenait de la manière la plus directe les codes du genre de l'horreur en y apportant la touche WTF?! ultra perverse de Ryan Murphy. Comme s'il se sentait dans l'obligation de contre-balancer le sucré de Glee par du glauque. On y trouvait ainsi des références évidentes à de grands films cultes comme Shining dès l'ouverture, ou encore Rosemary's Baby, Les Autres... Le pilote était assurément angoissant et malin tandis que la saison donnait un constant goût de déjà vu mais offrait de régulières fulgurances, notamment lors de l'épisode au cours duquel la mère et la fille Harmon sont kidnappées par des fous. Il filait vraiment les jetons, tant au présent que dans les flashbacks.
Au-delà de quelques sursauts et des idées de mises en scènes aussi belles que dérangeantes, c'est surtout pour ses personnages cafardeux que nous avions peur. Pour Vivien et son bébé (maléfique ?), pour Zoe et son boyfriend mass-murderer, et même pour Ben et sa folie rampante... Le second degré habituel de Ryan Murphy et ses collaborateurs permettait toutefois d'éviter de se prendre totalement au sérieux !
Ce qui nous a fait mourir de rire...
Sans remettre en cause le talent de Dylan McDermott, il faut bien reconnaître qu'il avait du mal à faire le poids face à Connie Britton, en partie à cause de son personnage dont l'avancement de l'intrigue devenait de plus en plus caricatural. Un imbécile, uniquement guidé par ses désirs, se substituait au héros torturé des débuts. Ses scènes de masturbation, bien qu'osées, nous faisaient plus rire qu'autre chose, de même que les passages où il fantasmait sur la vieille gouvernante. Mais peut-être était-ce le but ? Une manière de détendre l'atmosphère... ou de choquer un peu gratuitement ?
Ce qui nous a fait pleurer des larmes (de sang)...
Dans un rôle secondaire mais d'une grande richesse, Jessica Lange crevait l'écran, et prenait peu à peu toute la place. Fascinante de par son mystère et son évident sens de la perversion, elle était sublime et bouleversante dans le dernier épisode, lequel a abandonné les Harmon pour s'adonner à elle toute entière. Tout l'amour de Ryan Murphy porté à l'actrice transpirait à travers son personnage. Le monologue final de Constance était sans aucun doute le moment le plus boulerversant de cette saison inaugurale. Battant ainsi de peu la première dispute du couple Harmon, violente et fondatrice, ou les aveux du déséquilibré Tate.
Les scènes les plus WTF?!
On retiendra notamment toutes les apparitions inquiétantes du "rubber man", Eric Stonestreet hanté par le "Piggy Man", la fusillade au lycée, très Elephant, les conversations flippantes entre la fille trisomique de Constance et un fantôme, les derniers instants de la famille Harmon...
Et vous ?