L'actrice américaine Jennifer Jones est décédée ce jeudi 17 décembre de "causes naturelles", rapporte l'AFP. Celle qui remporta l'Oscar de la Meilleure actrice pour sa prestation de la Sainte Bernadette Soubirous dans Le Chant de Bernadette avait 90 ans.
Des débuts avec John Wayne
Fille de comédiens ambulants, Jennifer Jones, de son vrai nom Phyllis Isley, baigne très jeune dans un environnement artistique. Diplômée de l'Académie des Arts Dramatiques de New York, elle décroche son premier rôle au cinéma en jouant aux côtés de John Wayne dans le western New Frontier (1939). Suivront un serial, Dick Tracy's G-Men, puis une rencontre déterminante avec le producteur David O. Selznick qui la rebaptisera Jennifer Jones et la propulsera par la même occasion sur le devant de la scène hollywoodienne.
Oscar de la Meilleure actrice
En 1944, elle décroche l'Oscar de la Meilleure actrice pour sa prestation de la Sainte Bernadette Soubirous dans Le Chant de Bernadette. Autres grands succès à mettre à son crédit : Duel au soleil (1946), un western de King Vidor très coûteux et considéré comme sulfureux pour l'époque, et La Folle ingénue (Cluny Brown), une comédie signée Ernst Lubitsch. Mariée à David O. Selznick en 1949, elle tourne entre-temps sous la direction de William Dieterle (Portrait de Jennie, 1948) et John Huston (Les Insurgés, 1949). La même année, le réalisateur italien Vincente Minnelli la choisit pour incarner Madame Bovary dans une éblouissante adaptation du roman homonyme de Gustave Flaubert.
Une époque plus sombre
Après la sortie chaotique de La Renarde (1950), dont David O. Selznik demande au cinéaste Rouben Mamoulian de retourner certaines scènes, et les échecs commerciaux de Carrie, un amour désespéré (1952) et Plus fort que le Diable (1954), Jennifer Jones renoue un temps avec le succès grâce à La Colline de l'adieu, l'histoire d'une romance impossible pour laquelle elle remporte une cinquième nomination à l'Oscar de la Meilleure actrice. Malgré cela, sa carrière à Hollywood bat de l'aile. Ses films suivants - L' Adieu aux armes (1958) et Tendre est la nuit (1962) - sont boudés par la critique et le public, et la belle se fait plus discrète sur le grand écran.
Après le cinéma, la psychologie...
Les années suivantes sont guère glorieuses. Après le décès de son époux en 1965, Jennifer Jones se retrouve sans le sou, tente de se suicider, mais parvient à refaire surface en se produisant au théâtre et en se remariant en 1971 avec Norton Simon, un très riche collectionneur d'art. En 1974, le film catastrophe La Tour infernale marque sa dernière apparition au cinéma. En effet, après le suicide de sa fille Mary Jennifer, l'actrice décide de se retirer des plateaux pour se consacrer à la psychologie. C'est ainsi qu'elle crée, à la fin des années 70, la Jennifer Jones Simon Foundation For Mental Health And Education, destinée à venir en aide à des personnes atteintes de troubles du comportement.
Sébastien Cléro avec AFP