Automne 1941. Deuxième Guerre Mondiale. Base de la Rochelle. À la veille de s’embarquer pour une mission de routine dans l’Atlantique Nord, l’équipage d’un sous-marin allemand fait la fête. Ils dansent, boivent, comme si demain n’existait pas. Pour eux, ce sera le cas… Car ce qu’ils ne peuvent savoir, c’est que sur 40 000 sous-mariniers allemands, seuls 10 000 retourneront chez eux…
Lieutenant et travaillant au service de la Propagande dans l'Allemagne Nazie, Lothar G. Buchheim fut affecté en 1941 au sous-marin U-96, en qualité de correspondant de guerre. De cette expérience, aussi riche que douloureuse, naîtra son roman publié en 1973 en France, qui fut un triomphe en librairie : Le Styx. Huit ans plus tard, il fut adapté à l'écran par le regretté Wolfgang Petersen, qui connaîtra avec ce film la consécration internationale.
Certes, il y a déjà eu des films de sous-marins avant Das Boot, qui constitute d'ailleurs un sous-genre du film de guerre. Mais autant le dire sans détour : le film de Wolfgang Petersen reste non seulement 43 ans après sa sortie le mètre-étalon du genre, mais aussi le meilleur film du cinéaste.
Gorgé de séquences tendues à craquer, l'odyssée et le calvaire de ces 42 sous-mariniers commandés par le formidable Jürgen Prochnow et rendu d'autant plus passionnant que le cinéaste fait un brillant usage de la Steadycam qui se faufile partout dans le sous-marin, donnant le sentiment au spectateur de vivre littéralement confiné jusqu'à la claustrophobie.
Un réalisme absolu, et d'ailleurs largement expérimenté par le casting, dévoué corps et âme au cours d'un tournage de 170 jours; "prisonnier" d'un cercueil d'acier de 70m de long, entre chaleur extrême et vraie moisissure. Et même contraint d'écoper la reproduction d'une voie d'eau avec des seaux durant 13h, dans une séquence où le sous-marin craque de partout, après avoir reçu de nombreuses grenades sous-marines par les destroyers Alliés tournant autour, en surface.
Production 100% allemande, ce qui n'était initialement pas le cas puisque la Columbia devait coproduire le film, Das Boot fut l'un des plus gros succès de l'Histoire du cinéma allemand à l'international, et fut même cité à l'Oscar dans six catégories majeures, dont Meilleur réalisateur, Meilleure photographie (extraordinaire travail du chef op' réputé Jost Vacano) et Meilleur scénario adapté.
Un chef-d'oeuvre qu'on apprécie encore plus dans sa version Director's Cut de 3h29, sur laquelle Petersen avait travaillé en 1997. Les adorateurs de cet immense film auront, bien entendu, complété celle-ci avec la version longue de 5h (oui, oui !), qui fut montée pour la télévision allemande en 1985, en six épisodes de 50 min. Version qui fut éditée en DVD chez nous il y a tout juste vingt ans.