DE QUOI ÇA PARLE ?
Dans l'Amérique de 1857, la douleur est partout. L’innocence et la tranquillité perdent la bataille face à la haine et à la peur. La paix et la compassion sont des denrées rares. Il n’y a pas de refuge sûr sur ces terres rudes de l'Ouest américain. Une seule chose compte : survivre. Fuyant leur passé, une mère et son fils font de nouvelles rencontres et affrontent les étendues hostiles du Far West américain, où règnent liberté et cruauté.
C’EST AVEC QUI ?
Cette nouvelle série Netflix a été créée par Mark L. Smith, le scénariste de The Revenant. Ce western crépusculaire avait permis à Leonardo DiCaprio de décrocher son premier Oscar du Meilleur acteur. Le scénariste propose avec cette mini-série une autre plongée dans la brutalité et la noirceur du véritable Ouest américain.
La série met en scène un casting choral, avec notamment Taylor Kitsch. L’acteur canadien révélé par Friday Night Lights prête ses traits à Isaac, un cowboy bourru et solitaire escortant Sara Rowell (Betty Gilpin) avec son fils Devin. Le trio est notamment traqué par Virgil Cutter (Jai Courtney), un mercenaire attiré par la prime mise sur la tête de la jeune femme.
Dane DeHaan apparaît, quant à lui, dans la peau d’un jeune marié, dont la femme est enlevée lors d’une sanglante attaque. Lui-même grièvement blessé, ce dernier s’allie donc aux troupes mormones du gouverneur de l’Utah, qui tentent d’établir leur autorité tant sur les pionniers qui souhaitent s’y installer que sur les tribus natives qui y vivent déjà.
La plupart des personnages de la mini-série sont inventés de toutes pièces. Toutefois, quelques personnalités historiques apparaissent également dans le programme. C’est notamment le cas du trappeur Jim Bridger (incarné par le brillant Shea Wigham), ou encore du gouverneur mormon de l’Utah Brigham Young (Kim Coates).
ÇA VAUT LE COUP D’ŒIL ?
Du western, encore et toujours. Encore considéré il y a quelques années comme un genre démodé et dépassé, le western connaît une nouvelle jeunesse à la télévision grâce au succès rencontré par Yellowstone. Depuis, toutes les plateformes de streaming tentent de profiter de cet engouement via de nouvelles productions originales.
En fin d’année dernière, Netflix nous proposait ainsi Territory, une série australienne reprenant à l’identique la recette de Yellowstone. Ce jeudi 9 janvier, le service de streaming dévoile une toute autre série western, intitulée À l’aube de l’Amérique.
Une série qui fait écho à l'actualité
À l’inverse de Territory, cette production se démarque complètement de l’aspect feuilletonnant de Yellowstone, et se rapproche davantage du ton plus réaliste de son préquel 1883. Dans cette série de six épisodes, le mythe de l’Ouest américain est complètement revisité, pour au contraire se rapprocher au plus près de la brutalité des faits historiques.
Le postulat du programme est de nous rappeler que l’Amérique est née dans le sang. Les troubles politiques et sociétaux qui touchent aujourd’hui le pays semblent découler directement des faits intervenus deux siècles plus tôt. Le titre de la série paraît d’ailleurs presque incomplet : aurait-il fallu l’intituler À l’aube de l’Amérique d’aujourd’hui ?
La réalisation immersive et poisseuse de la série est signée Peter Berg. Spécialisé dans les blockbusters au cinéma (Battleship, Du sang et des larmes…), ce dernier est également connu pour son travail à la télévision, et notamment pour la création de Friday Night Lights. À l’aube de l’Amérique lui permet ainsi de renouer avec son acteur fétiche Taylor Kitsch, qu’il a dirigé dans sa série culte, mais également dans plusieurs de ses films.
La grande qualité de la série tient à sa volonté de multiplier les points de vue. Oubliez les clichés des gentils cowboys et des méchants cowboys ! Au contraire, l’intrigue explore en profondeur la psychologie et la complexité des personnages. Ce sont d’ailleurs eux les vrais moteurs de l’histoire, plutôt que la quête de survie que le trio de protagonistes poursuit au fil des six épisodes.
Le Shôgun du western ?
La série a également tenu à dresser un portrait authentique des tribus natives américaines, notamment en employant leurs langues maternelles. Ce choix permet de constater tous les progrès qui ont été faits dans la représentation des diversités dans le western, preuve encore une fois qu’À l’aube de l’Amérique est décidément une série parfaitement ancrée dans notre époque.
En se réappropriant les codes du western traditionnel, À l’aube de l’Amérique prend à la fois la forme d’un hommage sincère, mais également celui d’une critique à l’encontre des productions du passé. Rarement d’ailleurs par le passé, un western aura formé une aussi parfaite combinaison d’une rigoureuse reconstitution historique mêlée à une esthétique stylisée.
Par chance, les séries westerns se suivent mais ne se ressemblent pas. Yellowstone a eu le mérite de remettre le genre au goût du jour, À l’aube de l’Amérique nous démontre désormais toutes les opportunités que celui-ci offre aux scénaristes les plus audacieux. Et au passage la capacité de ces derniers à faire du neuf avec du vieux, sans passer par la case remake / reboot, une facilité dans laquelle tombent trop souvent les plateformes de streaming…
La mini-série À l’aube de l’Amérique est à retrouver dès à présent en exclusivité sur Netflix.
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