On connait bien entendu le Ben Stiller acteur, qui gravite largement dans la galaxie des comédies depuis des années, que ce soit dans la saga des films Mon beau-père et moi, La Nuit au musée et ses suites, Mystery Men, Mary à tout prix des frères Farrelly, les doublages vocaux dans les films d'animation comme Madagascar ou Megamind... pour ne citer qu'une poignée d'exemples.
Et puis il y a, à côté, le réalisateur, qui a signé son premier long, Génération 90, en 1994. C'est à lui que l'on doit le délirant Zoolander, sorti chez nous en 2002. Pas mal rincé par la critique, l'acteur - réalisateur peut quand même s'enorgueillir avec ce film d'être le film préféré d'un certain Terrence Malick, pas exactement réputé pour ses comédies.
Six ans plus tard, Ben Stiller revenait avec une petite pépite, satire mordante du milieu hollywoodien. Une comédie totalement barrée et jubilatoire : Tonnerre sous les tropiques. Un projet qui venait de loin, puisqu'il l'a maturé pendant vingt ans.
On se souvient avec délice des péripéties de son casting, entre cinq vrais-faux acteurs à l'égo surdimensionné, dont un génial Robert Downey Jr, alias Kirk Lazarus, acteur "Méthode" multi-recompensé et 100 % givré. Et puis, évidemment, le personnage absolument culte campé par Tom Cruise, alias Less Grossman.
Dans une longue interview accordée au site Collider, balayant sa carrière et son actualité, Ben Stiller évoque justement le film. "Est-ce qu'un film comme Tonnerre sous les tropiques" pourrait être réalisé aujourd'hui ?" lui demande le journaliste.
"Ce serait incroyablement risqué"
"J'en doute", lui répond Stiller. "De toute évidence, dans cet environnement, une comédie audacieuse est tout simplement plus difficile à réaliser. Certainement pas à l’échelle à laquelle nous l’avons fait, en termes économiques. Je pense que même à l'époque, nous avons eu la chance de le réaliser, et j'attribue cela, en fait, à Steven Spielberg et DreamWorks".
Il ajoute : "L'idée de Robert incarnant ce personnage jouant un afro-américain, je veux dire, est incroyablement risquée. Même à l’époque, bien sûr, c’était risqué aussi. La seule raison pour laquelle nous avons essayé, c'est que j'avais l'impression que la blague était très claire quant à savoir à qui elle s'adressait : des acteurs essayant de tout faire pour gagner des prix.
Mais maintenant, dans ce milieu, je ne sais même pas si je me serais aventuré à le faire, à vrai dire. Je suis honnête".