SPOILERS - Attention, l'article ci-dessous dévoile de potentiels spoilers. Si vous ne souhaitez pas en connaitre la teneur, merci de ne pas lire ce qui suit...
Au cinéma, il y a les films qui prennent le parti de dissimuler totalement leur dénouement aux spectateurs, sans rien leur laisser entrevoir de ce qui se prépare. Il y a ceux qui, au contraire et mine de rien, annoncent la fin de leur intrigue dès leur titre. Et entre les deux, il y a ceux qui décident de jouer avec leur public. De lui proposer un jeu de piste ou de lui lancer un défi.
C'est le cas d'un des plus célèbres polars d'Alfred Hitchcock, fin comme une lame et doté d'une intrigue redoutable : Le Crime était presque parfait, réalisé par le maître du suspense en 1955. A l'instar de son personnage, vous verrez que le film laisse (incidemment ou pas) apparaître un indice sur sa résolution finale dans son titre français, mais aussi sur son affiche.
En effet, même si le long métrage s'intitule "Dial M for Murder" en version originale, les spectateurs français ont immédiatement su que les choses n'allaient pas se passer exactement comme les prévoyait l'antagoniste du film, rien qu'en lisant le titre : Le Crime était presque parfait.
Porté par Ray Milland, Grace Kelly et Robert Cummings, le film suit les sombres projets de Tony Wendice, un ancien champion sportif qui cherche à faire assassiner Margot, son épouse fortunée, lorsqu'il apprend que cette dernière le trompe. Craignant qu'elle ne divorce et le laisse sans le sou, il persuade sournoisement Swann, l'une de ses connaissances, de se charger du meurtre un soir où il sera vu en public, afin que personne ne puisse le soupçonner.
Mais le soir du meurtre, Margot se défend et tue son agresseur avec une paire de ciseaux : le titre du film nous avait prévenus, le crime ne devait se dérouler comme prévu. Les choses ne s'arrêtent pas là, car Tony parvient habilement et bassement à faire accuser Margot du meurtre de Swann avec préméditation, faisant passer la légitime défense de la jeune femme pour une réaction à du chantage.
Ce nouveau crime de Tony, cependant, n'est pas parfait non plus. Et c'est à présent vers l'affiche du film, balafrée par une énorme clé, qu'il faut se tourner pour deviner d'où viendra la faille. En effet, grâce à la perspicacité d'un inspecteur, et à cause d'une simple clé replacée au mauvais endroit, Tony est finalement démasqué et reconnu coupable de toute l'histoire.
Un petit grain de sable qui aura fait gripper sa machiavélique mécanique, et que les distributeurs français avaient pris soin de laisser à la vue des spectateurs sur l'affiche du film, afin de les impliquer directement.
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