Après Toy Story 4, le réalisateur Josh Cooley est de retour au cinéma avec l'adaptation d'une nouvelle licence de jouets : Transformers : le commencement ! Dérivé de la saga live action emblématique de Michael Bay, elle-même inspirée des célèbres figurines de la marque Hasbro, ce film d'animation nous ramène aux origines d'Optimus Prime et de Megatron.
Basés sur Cyberton, Orion Pax et D-16, alors encore simples mineurs, découvrent une piste quant à la disparition d'un artéfact légendaire. Accompagnés de B-127 et d'Elita-1, les deux amis partent à la surface de leur planète, sans se douter que leur quête donnera naissance aux factions des Autobots et des Decepticons.
À l'occasion du Festival International d'Animation d'Annecy 2024, nous avons pu rencontrer Josh Cooley, venu présenter le film en avant-première, pour parler de Transformers et de ses différents travaux animés. Fort de ses 17 années d'expérience au sein des studios Pixar, le réalisateur a notamment collaboré au storyboard de Vice-Versa, Ratatouille, Là-haut, ainsi que sur les deux volets de Cars.
Une passion pour l'animation liée à une âme d'enfant qu'il n'a jamais perdu et à son imaginaire débordant : "J'ai toujours cette impression de ne pas avoir grandi. J'ai un peu le syndrome de Peter Pan. Et avec l'animation, j'ai le sentiment que tout est possible. Qu'on peut faire de nos personnages ce qu'on veut, que ce soit au niveau de l'action ou de leurs émotions."
Passer du live à l'animation
Au début, faire de Transformers : le commencement un film animé n'avait rien d'une évidence. Lors d'un entretien avec Lorenzo di Bonaventura, producteur du long-métrage et des différents opus de la saga originelle, celui-ci s'est confié sur ce choix : "En prises de vue réelles, ce film nous aurait coûté environ 600 millions de dollars. Et je le dis parce que j'ai tenté cette option. Après tout, nous reprenions les bases d'une grande histoire qui existe déjà en live. On a fait nos estimations, et chaque fois, on en ressortait avec de tristes nouvelles sur le coût que cela représenterait. Nous avons fini par nous dire qu'il fallait essayer de faire ce film autrement."
Après études, Hasbro et Paramount se sont alors accordés pour faire de ce prequel un projet animé. Une décision bienvenue pour Josh Cooley qui a pu prendre davantage de libertés lors de la mise en place de certains décors et échelles de grandeur : "Ce film ne se déroule pas sur Terre." nous rappelle-t-il. "Cela m'a permis de faire des choses qui relèvent purement de la science-fiction. Nous n'avions pas besoin de nous référer à un être humain d'une manière ou d'une autre. A l'inverse des films live-action où les Transformers paraissaient immense à échelle humaine, ici c'est le monde que nous pouvons rendre énorme par rapport aux Transformers. Nous nous sommes dépassés visuellement pour ça."
Faire le lien avec la saga d'origine
Si le cadre de l'histoire et les techniques de réalisation sont différentes de celles des premiers longs-métrages, il était tout de même indispensable de lier ce nouvel opus à ceux déjà réalisés par Michael Bay. Pour cela, le soutien de Lorenzo di Bonaventura et de Mark Vahradian, producteurs des précédents Transformers, s'est avéré capital.
"Je me suis beaucoup appuyé sur leur connaissance des films de la licence pour voir ce qui fonctionnait selon eux et ce qui ne fonctionnait pas", révèle le Josh Colley. "C'était très, très important pour moi."
Une passation du live à l'animation, du présent de l'histoire au passé, de Michael Bay à Josh Cooley qui s'est fait de manière très naturelle et fluide, toujours selon di Bonaventura, très impliqué sur le projet : "Michael Bay était le réalisateur parfait pour les films Transformers parce qu'il a su les rendre cool. La comédie a été la clé du succès de la saga et c'est lui qui l'a apporté. Pour ce préquel, il y a davantage d'émotions, et une fin amère. Il fallait un réalisateur spécialisé en animation qui sache comment gérer la relation entre les deux personnages qui se déchirent. Josh Cooley était le choix évident car il fait toujours preuve d'une grande humanité."
Revenir aux origines d'Optimus Prime et de Megatron en tant qu'ennemis jurés était une façon de réunir les fans de la première heure, comme le nouveau public qui n'a aucune connaissance de l'univers Transformers. Une fraternité devenue l'une des plus grandes rivalités du cinéma de science-fiction qu'il fallait absolument raconter selon le réalisateur.
"C'est une relation qui n'a jamais été montré à l'écran auparavant mais qui pourtant, fait partie de l'histoire. Tout le monde sait qu'ils sont adversaires, mais comment est-ce arrivé ? J'adore l'idée qu'ils aient été meilleurs amis par le passé, avant que leur lien ne commence à s'effondrer, pour finir en une véritable tragédie. C'est une façon de montrer ce que ressentent vraiment ces personnages, de mieux les comprendre."
Michael Bay était le réalisateur parfait pour les films "Transformers", parce qu'il a su les rendre cool.
Une transition d'un héros vers le côté obscur, jusqu'à devenir l'antagoniste le plus mythique de la saga, compliquée à montrer d'après Lorenzo di Bonaventura : "Cette étape de la relation entre Optimus et Megatron s'est avérée être la chose la plus difficile à faire. Comment faire en sorte que le public comprenne que le personnage devient plus sombre ? La transition du bien vers le mal était trop rapide au début, alors on s'est mis d'accord pour ralentir la cadence. Ce n'est donc qu'à la toute fin, lors de ce basculement vers le mal que ses yeux deviennent rouges. Et c'est là qu'est l'amusement quand on fait de l'animation. Nous nous sommes rendu compte que c'était presque un langage cinématographique."
L'importance des voix
Pour (re)donner vie à des personnages aussi populaires, le choix des comédiens de doublage était une étape à ne surtout pas négliger. Du côté des Etats-Unis, il fallait avant tout trouver l'acteur capable de rendre toute sa prestance et son charisme à Optimus Prime, protagoniste culte et symbole pour toute une génération. "Pour moi, c'est une si grande histoire de fraternité qu'on devait absolument ressentir toute la force du comédien, et en particulier d'Optimus." nous explique le producteur. "Parce que pour beaucoup de personnes, il est un symbole de vérité, de droiture et tout un tas d'autres valeurs."
Le choix s'est donc porté sur Chris Hemsworth qui succède à Peter Cullen. Deux voix et tons assez similaires, d'après Josh Cooley : "Ils ont tous les deux des voix très basses, très profondes, très puissantes. Chris est un acteur fantastique, et il a vraiment apporté un charme et un humour, ainsi qu'une décontraction à Optimus."
Pour interprété Megatron, c'est Brian Tyree Henry qui reprend le flambeau, après que le Cybertronien ait été porté par Hugo Weaving dans le premier volet de la saga. Une évidence pour le réalisateur qui voyait en lui le parfait D-16, mais aussi l'élément indispensable à Chris Hemsworth pour rendre le duo impeccable : "Brian Terry Henry est un acteur phénoménal. Il est tellement amusant. Je savais dès le premier jour qu'il était celui qu'il nous fallait. Et les voir, lui et Chris, enregistrer certaines scènes ensemble, m'a donné des frissons."
En France, la paire de robots est doublé par les excellents Adrien Antoine (voix régulière de Chris Hemsworth, mais également de Henry Cavill et Sam Worthington) et Baptiste Marc, tout deux très actifs dans le doublage. Pour compléter le quatuor de tête dans les rôles de Bumblebee et Elita, ce sont les acteurs bien connus du public français, Philippe Lacheau et Audrey Fleurot, qui ont été choisis ! Une grande fierté pour ce premier qui nous confie tout son amour pour les jouets et les films Transformers.
"J'ai grandi avec Transformers. J'avais tous les jouets, c'était vraiment les premiers de ce genre que tu pouvais manipuler comme tu voulais. C'était une révolution. C'est pour ça que lorsque le premier film est sorti en 2007, on était tous comme des fous. Donc je suis content et fier de participer à ce nouveau film et en particulier sur Bumblebee, parce que je crois que c'est mon préféré et le préféré de beaucoup."
Le début d'une nouvelle ère Transformers ?
Ce film a destination des amoureux de la licence mais aussi des petits nouveaux, a l'avantage de convenir à tous les publics et peut se découvrir seul, comme entre amis, mais surtout en famille. Fort de sa nouvelle forme animée, beaucoup plus libre, et de ses personnages attachants, Transformers : le commencement pourrait bien avoir d'autres histoires inédites à raconter.
Interrogé à ce sujet lors de notre entretien au Festival d'Annecy, le réalisateur Josh Cooley évoque à notre micro la possibilité de produire une ou plusieurs suites :
"Est-ce qu'un nouveau film serait possible ? Je ne sais pas, mais je l'espère. Je pense que ces personnages sont la vraie force de cet univers. Encore plus que l'histoire qu'on raconte. Ils ont encore des tas de choses à vivre."
Le film Transformers : le commencement est à découvrir en salles dès maintenant, en VOSTFR et VF.