France 3 invite ses téléspectateurs à suivre les premiers pas en tant que comédien de l'animateur de TF1 Jean-Pierre Foucault dans le téléfilm inédit Meurtres sur la Côte bleue, diffusé samedi 12 octobre dès 21h10. Pour AlloCiné, la star du divertissement sur la première chaîne raconte cette expérience totalement nouvelle pour lui dans l'ensemble de son impressionnante carrière...
AlloCiné : Pourquoi avoir accepté de jouer dans ce téléfilm ?
Jean-Pierre Foucault : J'ai beaucoup hésité lorsqu'au cours d'un déjeuner avec Christophe Koszarek [le producteur, ndlr], celui-ci m'a fait cette proposition. D'abord, j'ai été séduit. Ensuite, préoccupé et après quelques jours de réflexion, j'ai dit "Oui"... Et après avoir dit "Oui", j'ai pensé : "Mais qu'est-ce que tu as fait ?!" (…) Je ne regrette pas aujourd'hui d'avoir tenté, mais sur le coup, je dois avouer que ça m'a vraiment perturbé.
Tourner non loin de là où vous habitez vous a-t-il rassuré pour cette première expérience en tant que comédien ?
J'ai été comédien 2-3 fois mais dans mon propre rôle qui, je dois dire, est un rôle que je connais assez bien... Mais là, jouer véritablement le rôle de quelqu'un d'autre, avec la possibilité de rentrer chez moi le soir, c'est vrai, c'était plutôt agréable. Et puis surtout, tourner dans un décor naturel qui est le mien me rassurait énormément. Il y avait d'autres choses qui me compliquaient la vie...
C'est-à-dire que depuis ma scolarité, qui était extrêmement brillante vous vous en doutez, puisque j'ai commencé à travailler à l'âge de 18 ans, je n'avais plus appris par cœur un texte ! (…) Mais j'avais un répétiteur chez moi qui était formidable : Alexandre Thibault, qui est venu tous les jours à la maison me faire répéter. Puis, je répétais même la nuit ! Ma femme me disait "Tu parles à qui ?" et je répondais "Je ne parle à personne. Je répète !" (rires)
Pouvez-vous nous décrire plus en détails votre entraînement avec votre répétiteur ?
Tous les jours à la maison, on faisait la lecture du lendemain. Et puis, il me donnait quelques petits trucs... D'abord, il m'a appris à marcher. A la télé, on marche peu, on est plutôt statique. Il me donnait également quelques conseils de pauses, de respirations dans le texte. Il était vraiment essentiel sur le tournage. Je l'en remercie grandement !
Des collègues animateurs vous ont-ils donné des conseils ?
Je suis allé voir Jean-Luc Reichmann parce qu'il tourne [Léo Mattéi, brigade des mineurs, ndlr] à Martigues, à côté de chez nous. Il m'a expliqué son système pour apprendre par cœur, etc. Je pense que Jean-Luc, lui, est un véritable comédien dans la peau, dans l'âme, et un excellent animateur. Moi, je ne suis que présentateur d'émissions de télévision… En revanche, je n'ai pas pu discuter avec Laurence Boccolini ou avec Stéphane Bern, que j'ai vu encore à la télé l’autre soir. Mais est-ce que le public nous accepte dans ses rôles ? Je vous le dirai après la diffusion.
Une scène a-t-elle été plus difficile à interpréter pour vous ?
Elles ont toutes été difficiles ! Ca fait 55 ans que je fais le métier d'animateur et que je suis moi-même face à une caméra. Là, on me demandait de faire abstraction de la caméra et de jouer quelqu'un d'autre ! J'étais toujours dans l'inquiétude de savoir si on allait croire en "Jean-Pierre Foucault, comédien" parce que si vous regardez le téléfilm et que vous vous dites : "Sacré Foucault !", c'est loupé. A l'inverse, si vous m'imaginez dans la peau de Marc Valenci [son personnage dans Meurtres sur la Côte bleue, ndlr], l'architecte du patrimoine, c'est que le pari sera réussi. Mon angoisse était celle-là.
Comment vous avez réagi quand vous avez regardé la fiction ?
Quand j'ai reçu le téléfilm, je l'ai regardé en biais pour moins voir, pour essayer de me protéger un petit peu (rires) Je ne peux pas dire que je me suis trouvé bien, parce que ce n'est pas vrai et parce que moi je vois toujours Jean-Pierre Foucault. Mais mes amis qui l'ont vu m'ont dit : "Ouais, c'est bien." Donc la sanction du public va tomber... On verra le dimanche matin si Marc Valenci a été bien ou si Jean-Pierre Foucault était nul.
Cette expérience vous a-t-elle donné envie de poursuivre dans cette voie ?
Comme je vous disais, quand je regarde le téléfilm, je vois toujours Jean-Pierre Foucault et ça m'ennuie un peu. Si le téléspectateur fait abstraction, peut-être que je referai autre chose si Christophe Koszarek veut bien me proposer autre chose. À ce moment-là, peut-être moins de crime mais un peu plus de comédie. Mais la comédie, c'est l'art le plus compliqué, le plus difficile, le plus délicat, que ce soit à la télévision ou au cinéma
Avez-vous déjà reçu des propositions ?
Elles vont tomber à la pelle ! (rires) Non, je n'ai pas eu d'autres propositions. Pour l'instant, ce n'est même pas diffusé, vous vous rendez compte ? Puis, je n'ai pas fait ça pour ça. Un : j'ai fait ça parce que Christophe me l'a demandé. Deux : parce que TF1 m'a autorisé à le faire très gentiment. Et trois : parce que pour moi ça n'est pas désagréable d’essayer quelque chose de différent.