Quatre hommes décident un week-end de descendre une rivière en canoë dans une région sauvage de Géorgie. Ce qui devait être une promenade agréable va en fait devenir le pire cauchemar de leur vie. Attaques, viol, meurtres, jamais un week-end ne leur aura paru aussi long…
A la lecture des lignes qui précèdent, vous avez très probablement reconnu l'histoire de Délivrance. Chef-d'oeuvre signé John Boorman, c'est l'un des très grands films américains de la décennie des années 70.
Survival tourné dans des conditions extrêmes (les acteurs effectueront eux-mêmes leurs cascades dans la descente des rapides), Délivrance est une oeuvre choc, d'une brutalité toujours aussi glaçante qui n'a pas pris une seule ride, 52 ans après sa sortie.
Brouillant les repères moraux des spectateurs, le film est aussi célèbre pour deux séquences. Une scène de viol, longue de dix minutes, qui fait basculer le film dans l'horreur. Et une autre, située au tout début du film : la fameuse et cultissime scène du "duel de banjos", tandis que Ronny Cox tente de suivre le rythme effréné d'un autochtone, incarné à l'écran par Billy Redden, 15 ans à l'époque.
Revoici la scène, pour le plaisir...
Avec sa silhouette longiligne, son front large et ses yeux en amandes, il fut choisi par Boorman qui trouvait qu'il incarnait parfaitement "le typique enfant consanguin du fond des bois".
Faites un arrêt sur image à 7 minutes 38 secondes du film, et regardez bien la main gauche de l'acteur. On voit très souvent sa main droite pincer les cordes de son banjo. Mais la main gauche qui fait les accords n'appartient pas à Billy Redden !
Ce dernier ne sachant pas jouer du banjo, une chemise spécifique fut confectionnée, qui permettait à un vrai joueur de banjo, caché derrière lui, de jouer de l'instrument. La scène devait toutefois être tournée selon des angles de caméra soigneusement choisis, qui tout en occultant le joueur, dont les bras ont été glissés autour de la taille de Redden, devait offrir un résultat suffisamment réaliste.
Pour le coup, lorsque l'on regarde la scène, le résultat s'avère effectivement bluffant.