Il est à la fois incontournable et inclassable dans le paysage du cinéma français. Avec des films comme Adieu les cons, Au revoir là-haut et 9 mois ferme, Albert Dupontel a conquis aussi bien le public que ses pairs, avec notamment deux César de la Meilleure réalisation. Le tout en parvenant à conserver un style unique.
Ce style qui n'appartient qu'à lui, mélange d'humour noir qui grince et de burlesque, Dupontel l'a d'abord façonné sur scène, puis l'a dévoilé sur grand écran au milieu des années 90 en mode tornade avec le délirant Bernie. Complètement frappadingue, cette comédie trash, méchamment drôle, politiquement incorrecte et volontiers cartoonesque, est riche de scènes et répliques aussi culte les unes que les autres. Le mot "hyène" vous dit quelque chose ?
Bernie, sorti en salles en 1996, raconte l'histoire de Bernie Noël, qui quitte l'orphelinat à l'âge de trente ans. Il n'a qu'un seul but : connaître ses origines. Commence alors un parcours semé d'embûches pour ce garçon névrosé et déconnecté du monde réel qui va semer le désordre partout où il passera.
Très vite, avec cette farce au mauvais goût assumé, on découvre ce personnage pas comme les autres dans une présentation effectuée par Bernie lui-même en se filmant. Et dès les premiers mots, c'est l'absurde et la folie qui priment, avec notamment une tirade délirante qui résume non seulement le côté décalé du personnage, mais peut également être mis en exergue pour définir le style Dupontel.
Une réplique culte née d'une improvisation
La réplique en question, que vous pouvez découvrir dans le player ci-dessous, montre Bernie évoquer sa passion pour... les hyènes ! Un monologue étonnant né d'une improvisation "faite en équipe réduite et dans laquelle je me suis bien amusé", se souvient Dupontel au micro de nos confrères de BFM TV.
"Je m'appelle Bernie Noël et j'aime bien les hyènes", balance Bernie face à la caméra avec un phrasé saccadé propre au personnage. "Parce que la hyène, c'est un animal dont on parle jamais, alors que c'est un animal qui peut être... qui peut être très important. Parce que moi je trouve qu'être ami avec une hyène, souvent, c'est plus important qu'être ami avec des, avec des vrais amis. C'est... Elle vous protège. Si y'avait du danger et ben "Et ben moi, et... je suis ami avec une hyène" ! Alors là, évidement !"
"Je n'ai jamais vraiment fait des comédies, juste des drames rigolos", déclare Albert Dupontel, toujours au micro de nos confrères de BFM TV. "Bernie est né d'une idée très sérieuse (à mes yeux) qui est la quête d'identité (...) Cette histoire entre fondement réel et expression surréaliste est arrivée en quelques mois."
Et le réalisateur de poursuivre : "Le drame posé, je m'ingénie à force des multiples réécritures d'y amener une forme de fantaisie. Mon seul but est de distraire mes contemporains, même si les histoires sont dramatiques et correspondent au monde que j'ai le sentiment de traverser..."
Bernie, assorti d'une interdiction aux moins de 12 ans lors de sa sortie, a été nommé au César de la Meilleure première oeuvre. Le long métrage a attiré près de 850 000 spectateurs en salles.
Faux Raccord : les gaffes et erreurs d'Albert Dupontel
