Quand on voit un grand film, on ressent toujours cette sensation exaltante : l'impression d'avoir été témoin d'un moment rare. Cette sensation, nul doute qu'elle devrait être au rendez-vous si vous regardez, ce soir sur Arte, le long métrage Un héros d'Asghar Farhadi. Car pour être un grand film, Un héros est un grand film.
Avec ce thriller social passionnant qui raconte comment un homme ordinaire se retrouve prisonnier d'un engrenage infernal, Asghar Farhadi, le réalisateur d'Une séparation (Oscar du Meilleur film étranger et Ours d'or à Berlin), signe une œuvre haletante.
Observateur de la vie de son pays, le cinéaste iranien frappe fort avec Un héros, film d'une grande intelligence et doté d'une incroyable mécanique dramatique. Implacable.
Grand Prix au Festival de Cannes 2021, le long-métrage raconte l'histoire de Rahim (Amir Jadidi), qui est en prison à cause d’une dette qu’il n’a pas pu rembourser. Lors d’une permission de deux jours, il tente de convaincre son créancier (Mohsen Tanabandeh) de retirer sa plainte contre le versement d’une partie de la somme.
Mais les choses ne se passent pas comme prévu…
Une complexité dans la caractérisation des personnages
Cela faisait longtemps qu'Asghar Farhadi lisait, dans la presse, des histoires d'individus ordinaires faisant brièvement les titres des journaux en raison d'un acte altruiste.
"Ces histoires avaient souvent des particularités communes. Un héros n'a pas été inspiré d'un fait divers spécifique, mais j'avais à l'esprit, en l'écrivant, ces histoires lues dans la presse", explique le metteur en scène.
L'approche réaliste d'Un héros exigeait une complexité dans la caractérisation des personnages. "Comme dans la réalité, les personnes sont faites d'une multiplicité de dimensions et dans chaque situation, l'une d'elles prend le dessus. On peut dire que ce sont des personnages "gris" : ils ne sont pas stéréotypés, unidimensionnels", note Asghar Farhadi.
"Comme toute personne réelle dans la vie quotidienne, ils sont faits de contrastes, de tendances antagoniques, de tiraillements au moment de leurs prises de décision."
Ce soir sur Arte à 20h55