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    En voyant ce film terminé, Steven Spielberg a préféré retirer son nom du générique !
    Corentin Palanchini
    Passionné par le cinéma hollywoodien des années 10 à 70, il suit avec intérêt l’évolution actuelle de l’industrie du 7e Art, et regarde tout ce qui lui passe devant les yeux : comédie française, polar des années 90, Palme d’or oubliée ou films du moment. Et avec le temps qu’il lui reste, des séries.

    Steven Spielberg produisait cette comédie pour ados mais il a fait retirer son nom du générique lorsqu'il a découvert le film terminé.

    Connaissez-vous Trois heures, l'heure du crime ? Assez oublié chez nous, ce long métrage sorti en 1987 aux Etats-Unis n'a connu qu'une distribution vidéo en France. Réalisé par Phil Joanou, qui fera plus tard Les Anges de la nuit, il s'agit d'un film pour ados comme il s'en faisait beaucoup dans les années 80, et il est produit (discrètement) par Steven Spielberg.

    Pourquoi "discrètement" ? Vous allez comprendre.

    Une atteinte à l'image de marque ?

    Universal Pictures
    Casey Siemaszko, héros du film

    Après Les Goonies, Retour vers le futur, Fievel et le Nouveau-Monde, Gremlins, Une baraque à tout casser, la firme de production Amblin, entre autres possédée par Spielberg, propose des films feel goods destinés à toute la famille. C'est en tout cas l'image qu'elle a pour le grand public, comme avant elle Disney, dont elle s'inspire.

    Mais selon Collider, après avoir vu le montage final de Trois heures, l'heure du crime, "Spielby" décide de retirer son nom du générique. Il ne veut pas que la mention "produit par Steven Spielberg" apparaisse. Amblin n'est pas mentionnée non plus au générique. La raison ? Le producteur n'aurait pas voulu que son nom soit associé à ce film, qui a déçu ce qu'il en attendait.

    Ce qui a pu clocher

    Universal Pictures
    La rencontre Buddy / Jerry

    Car plutôt que de raconter simplement les tourments amoureux de son héros ou ses folles aventures positives et "feel good" comme la plupart des films pour ados des années 80, Trois heures, l'heure du crime choisit d'avoir pour fil rouge un règlement de comptes, ou du moins une bagarre entre deux élèves : Buddy, la brute du lycée, et Jerry, le nerd qui a eu le malheur de croiser sa route.

    La tension monte peu à peu, et le stress du héros aussi. Un peu trop peut-être pour un film censé léger. On voit tout de même un cran d'arrêt, des pom-pom girls qui détruisent une piñata humaine à coups de batte de baseball... le thème de la violence est présent sur toute la durée du long métrage.

    Universal Pictures

    Et en cherchant par tous les moyens à éviter la bagarre, Jerry se met peu à peu dans un embarras dont il a bien de la peine à se défaire. Il décide de se faire expulser de l'école, et va même au point d'embrasser sa prof d'anglais dans une tentative de drague aussi désespérée que gênante. Cette atmosphère un peu oppressante de l'inéluctabilité du combat et le peu de morale dont fait preuve le héros pour tenter de s'en sortir auraient joués sur le ressenti de Spielberg.

    Universal Pictures
    Buddy, méchant unidimensionnel

    Notons d'ailleurs que lors de la scène du documentaire sur les scorpions et les grillons, on entend le morceau Out To Sea, tiré de la BO des Dents de la mer, un clin d'oeil malgré tout à l'implication de Spielberg sur le projet.

    Au final, lors de sa sortie américaine, Trois heures, l'heure du crime, d'un budget estimé de 5 millions de dollars, ne rapporte que 3,68 millions au box-office. Cet échec avait-il été ressenti à l'avance par Spielberg ? Le réalisateur de Jurassic Park étant connu pour flairer les succès au box-office, peut-être...

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