7 Oscars, dont ceux du Meilleur Film, du Meilleur réalisateur et de la Meilleure musique pour la poignante partition d'un John Williams impérial, un indéniable monument du cinéma dès sa sortie en salles en 1993, un défi colossal relevé avec courage par un Steven Spielberg plus déterminé que jamais...
La Liste de Schindler compte non seulement parmi les plus grandes oeuvres de son cinéaste, mais aussi parmi les meilleurs longs métrages de tous les temps (en tout cas selon les spectateurs d'AlloCiné, qui lui ont décerné une moyenne de 4,59 sur 5, et donc la deuxième place de leur classement général).
La première scène de La Liste de Schindler
Dans cette fresque de 3 heures 15 intégralement réalisée en noir et blanc (à quelques inoubliables exceptions près), les séquences taillées pour rester à jamais gravées dans les mémoires ne manquent pas. Entre la terrifiante liquidation du ghetto de Cracovie, les fascinants face-à-face entre Oskar Schindler et Amon Göth, et bien sûr la bouleversante séquence finale, le film de Spielberg enchaîne les grands moments de cinéma.
Mais revenons aujourd'hui sur les premières secondes du long métrage qui, dès le départ, frappent le public avec puissance, et captent immédiatement son attention pour ne plus jamais la lâcher.
Une bougie dans le noir
Dans l'obscurité totale, on craque une allumette, et de sa flamme fragile, on allume deux bougies. Tandis que leur cire se consume, sans la moindre musique, au son de la bénédiction du shabbat, la couleur de l'image s'estompe peu à peu, et le film passe progressivement en noir et blanc.
L'ultime rougeoiement de la dernière bougie finit par s'évanouir, et la mince volute de fumée qu'elle produit est soudain remplacée par l'épais nuage d'une locomotive, d'augure particulièrement sinistre compte tenu du sujet que s'apprête à affronter le film.
Brillante et glaçante à la fois, cette magistrale ellipse n'a rien à envier à celle qui, dans Lawrence d'Arabie, convoquait le soleil du désert en soufflant sur la flamme d'une allumette. Avec un unique plan d'une rare puissance, dès les premières secondes de son film, Spielberg nous présente déjà les deux forces qui s'apprêtent à s'opposer, le drame absolu qui s'apprête à se jouer, l'histoire qu'il s'apprête à nous raconter.
"Une lueur d'espoir."
Suffisamment riche et profond pour offrir à chaque spectateur sa propre manière de l'interpréter, le premier plan du film (qui est donc l'un des seuls en couleur avec l'inoubliable petite fille en rouge) a été inspiré à Spielberg à la fin du tournage, alors qu'il filmait une cérémonie de shabbat.
"Cela m'a donné l'idée de commencer le film avec des bougies qu'on allumait. J'ai pensé que cela serait un contraste fort de commencer le film avec un service de shabbat normal avant que le rouleau compresseur contre les Juifs ne s'enclenche", avait-il raconté au micro de Entertainment Weekly en 1994, expliquant également que pour lui, les bougies (au début mais aussi à la fin du film) représentaient "un reflet de couleur", "une lueur d'espoir" au milieu de son seul film en noir et blanc.
(Re)découvrez notre vidéo dédiée à Steven Spielberg...