Nous sommes en décembre 2003. Le Retour du Roi, troisième et dernier volet de la saga adaptée de l'oeuvre de J.R.R. Tolkien vient de débarquer au cinéma, et les fans de la trilogie s'apprêtent à savourer l'ultime chapitre de cette spectaculaire épopée, qui les a déjà fait rêver en 2001 et en 2002.
Une insoutenable attente
L'attente jusqu'à ce volet final a été insoutenable, et lorsque les lumières s'éteignent enfin sur l'impatience des spectateurs, lorsqu'apparait sur l'écran géant le logo de New Line Cinema, suivi par le titre du film, chacun retient son souffle. Sans doute Peter Jackson choisira-t-il d'ouvrir son troisième long métrage avec une séquence de bataille épique. Ou bien par un plan majestueux de la Terre du Milieu, par un vaste paysage dont l'immensité pourra indiquer au public l'ampleur de la prochaine épreuve que se préparent à affronter les protagonistes.
Pourtant, lorsque paraît enfin la toute première image du Retour du Roi, tous les spectateurs de la salle sont saisis de stupeur. Au lieu d'une gigantesque montagne, d'une vaste plaine ou bien d'une immense armée en marche surgit... un ver de terre.
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Surprise !
Au cinéma, la surprise est totale : entre le pouce et l'index d'un personnage que l'on peine encore à reconnaître, se tortille un petit asticot, qui deviendra bientôt l'appât d'une partie de pêche. Celui qui tient la canne n'est autre que Sméagol, que l'on connaît bien mieux sous le nom de Gollum, et que le génial Andy Serkis interprète pour l'occasion sans grimage ni maquillage numérique.
Prenant de court tous ses fans en les amenant sur un terrain qu'ils n'avaient absolument pas envisagé, Peter Jackson fait un choix scénaristique aussi original que judicieux. Avant de nous dévoiler l'acte final de la Guerre de l'Anneau, et afin de préparer au mieux l'affrontement décisif qui aura lieu entre Frodon et Gollum, il nous fait voyager 500 ans dans le passé pour nous raconter comment "le Précieux" a transformé le paisible Hobbit qu'était Sméagol en perfide et rampante créature.
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Une idée de génie
Notamment servie par le magistral jeu d'acteur d'Andy Serkis, qui parvient en un seul regard (le premier que posera Sméagol sur l'Anneau) à suggérer l'incontrôlable basculement du personnage, la séquence est également très sombre, puisque pour s'emparer de son butin, le Hobbit assassine son cousin Déagol.
Violente et percutante, la scène est suivie par la longue déchéance physique du personnage, qui erre de caverne en tunnel tout en conservant coûte que coûte son "précieux" près de lui, se transformant progressivement jusqu'à atteindre l'apparence sous laquelle nous l'avons rencontré dans Les Deux tours.
Au-delà de sa force narrative et du choc visuel qu'elle peut procurer au spectateur, cette scène permet au cinéaste néo-zélandais d'apporter un éclairage bienvenu sur le passé trouble de Gollum - un personnage majeur du dénouement qui se profile - mais aussi d'ouvrir son dernier opus de manière à la fois intelligente, déroutante et sensationnelle.
(Re)découvrez tous les détails cachés dans "Le Retour du Roi"...
