Faut-il obliger un adolescent à recevoir la transfusion qui pourrait le sauver ? Fiona Maye, Juge de la Haute Cour, décide de lui rendre visite, avant de trancher. Leur rencontre bouleversera le cours des choses.
Ce pitch, c'est celui du captivant long métrage My Lady, sorti en salles en 2018. Adaptation du roman britannique The Children Act de Ian McEwan (paru en français sous le titre L’Intérêt de l’enfant), ce drame puissant, sensible, véritablement passionnant, avec un suspense qui vous tiendra en haleine jusqu'aux dernières minutes, va vous toucher en plein coeur. Et vous ne pourrez qu'être bluffés par la performance subtile d'Emma Thompson, qui trouve ici l'un de ses tout meilleurs rôles.
Pour écrire le livre adapté à l'écran par Richard Eyre, Ian McEwan s'est nourri de sa rencontre avec des juges lors d'un dîner au cours duquel il a pu parcourir un ouvrage regroupant les décisions de Sir Alan Ward, un célèbre juge de cour d’appel. "Ces jugements se lisaient comme des nouvelles, avec en toile de fond des disputes, des dilemmes parfaitement résumés, des personnages très bien campés, des histoires présentées sous différents angles et, en conclusion, de la sympathie envers ceux que le jugement n’avait pas favorisé", note le romancier.
"Le juge doit avoir des nerfs d’acier pour faire face à des sentiments aussi violents…"
"Il ne s’agissait pas d’affaires criminelles où il faut décider si un homme est le coupable ou la victime. Rien d’aussi manichéen", poursuit-il. "C’était simplement des affaires de famille, des accidents du quotidien : des histoires d’amour, de mariage, des problèmes d’héritages mal répartis, d’enfants mal aimés, dont l’avenir faisait l’objet d’amères tractations."
Pour se préparer à son rôle de juge, Emma Thompson a assisté à des audiences de la cour de justice en compagnie du réalisateur Richard Eyre. "C’est une expérience bien plus bouleversante que le pénal, il me semble", note ce dernier. "Il n’y a pas de crime, mais un terrible chaos dans des vies quotidiennes où des gens qui se sont aimés se déchirent et cela dure des heures et des jours, durant lesquels on décortique le détail de chaque existence. Le juge doit avoir des nerfs d’acier pour faire face à des sentiments aussi violents…"
Ce soir sur Arte à 20h55