Depuis quelques semaines maintenant dans Plus belle la vie, encore plus belle, Gabriel (Joakim Latzko) a commencé à s’entraîner dans l’espoir de pouvoir participer au marathon de Marseille organisé dans le cadre des Jeux de Paris 2024.
La touchante histoire de Noura
Lors de ses entrainements, il a fait la rencontre de Noura, une jeune femme qui a elle aussi pour projet de participer à l’événement. Très vite, le médecin s’est rendu compte que Noura est atteinte de diabète.
Il est donc impossible pour elle de faire le marathon sans risquer sa vie. Ni une, ni deux, il a immédiatement prévenu les organisateurs de la course pour les informer qu’elle est malade. Elle a donc été évincée de l’événement et même blacklistée.
Un drame pour Noura qui confie à Gabriel qu’elle voulait courir en l’honneur de sa grand-mère. Quand elle était plus jeune, cette dernière rêvait de participer au marathon, mais à l’époque, c’était strictement réservé aux hommes.
Elle s’était alors coupée les cheveux et avait emprunté la carte de son frère pour s’inscrire à l’épreuve. Malheureusement, à seulement 1km de l’arrivée, son père l’avait obligé à déclarer forfait. Noura avait promis à sa grand-mère, aujourd’hui décédée de participer un jour au marathon à sa place.
Si cette histoire semble rocambolesque, elle est pourtant inspirée d’événements qui se sont réellement déroulés.
Les femmes et le marathon, une longue histoire
On le sait : depuis son lancement en 2004, Plus belle la vie a toujours eu à cœur de traiter de sujets de société. Son retour sur TF1 n’a pas dérogé à la règle. Et en cette période placée sous le thème du sport, c’est à l’histoire du marathon que les auteurs se sont attaqués.
Car si l’histoire de la grand-mère de Noura semble tout droit sortie du cerveau d’un scénariste, elle est en réalité basée sur des événements qui se sont réellement passés aux Etats-Unis. Avant les années 60-70, une majorité de médecins affirmaient que la pratique de la course chez la femme pouvait avoir des conséquences sur la fertilité et provoquer des changements corporels masculinisants.
Pendant de nombreuses années, les femmes n’avaient pas le droit de courir plus de 800 m lors des compétitions sportives. En 1964, Roberta Gibb, une jeune américaine, assiste au marathon de Boston.
Un événement qui lui donne l’idée de concourir elle aussi dans la course. En 1966, elle tente donc de s’inscrire mais elle essuie un refus de la part des organisateurs. Une décision qui ne la freine pas. Le jour J, elle se cache dans un buisson et intègre discrètement le peloton exclusivement masculin.
Pour se fondre dans la masse, elle porte un bermuda appartenant à son frère et un sweat à capuche. Ses voisins de course comprennent très vite qu’elle est une femme mais ils promettent de la protéger si quelqu’un venait à vouloir l’empêcher de terminer l’épreuve.
Elle parvient à terminer son premier marathon en 3 heures, 21 minutes et 40 secondes. Malheureusement, Roberta Gibbs n’étant pas inscrite, son temps n’est pas officiel.
La première femme marathonienne
Kathrine Switzer, elle aussi américaine, est la première femme à avoir officiellement participer à un marathon. En 1967, soutenue par son entraîneur, elle s’inscrit au marathon de Boston. Le règlement de la course n’interdit en effet pas officiellement aux femmes de s’inscrire.
Mais pour ne prendre aucun risque, elle utilise ses initiales et parvient à obtenir le précieux dossard. Son concubin et son entraîneur font office de garde du corps durant la course.
Malheureusement, au septième kilomètre, Jock Semple, l’un des officiels de la course, se rend compte de la supercherie et la prend en chasse. Il tente de lui arracher son dossard et s’agrippe à son sweat dans l’espoir de stopper sa course.
C’était sans compter sur le compagnon de la jeune femme, lanceur de poids, qui ejecte d’un coup d’épaule l’organisateur. Au risque de se faire arrêter par la police sur la ligne d’arrivée, Katherine décide de continuer.
Quatre heures et 20 minutes plus tard, elle devient la première marathonienne officielle de Boston. Elle est cependant disqualifiée par la direction de la course, puis suspendue par la Fédération américaine d'athlétisme. Elle va longtemps militer pour la cause des femmes dans le monde de l’athlétisme.
Ce n’est qu’en 1972 que la marathon de Boston est officiellement ouvert aux femmes. Et ce n’est qu’en 1984 que les femmes ont pour la première fois le droit à leur propre marathon lors des Jeux de Los Angeles. En France, il faudra attendre 1997 pour voir une compétition de course féminine.
L’histoire de la grand-mère de Noura semble donc directement inspirée de ces deux américaines qui ont permis de changer le monde de l’athlétisme.
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