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    Avant Un p'tit truc en plus : 5 films qui ont changé notre regard sur le handicap
    Vincent Formica
    Vincent Formica
    -Journaliste cinéma
    Bercé dès son plus jeune âge par le cinéma du Nouvel Hollywood, Vincent découvre très tôt les œuvres de Martin Scorsese, Coppola, De Palma ou Steven Spielberg. Grâce à ces parrains du cinéma, il va apprendre à aimer profondément le 7ème art, se forgeant une cinéphilie éclectique.
    Co-écrit avec :
    Brigitte Baronnet - Maximilien Pierrette

    Vous avez aimé "Un p'tit truc en plus" d'Artus ? Voici cinq autres films qui changent notre vision sur le handicap mental.

    En salles depuis un mois, le film d'Artus, Un p'tit truc en plus, a franchi la barre symbolique des 5 millions d'entrées le week-end dernier. C'est le plus gros succès de l'année 2024 au cinéma en France, grâce notamment à l'excellent bouche à oreille. A date, le film est noté 4,3 étoiles sur 5 par les spectateurs AlloCiné.

    Pour son premier long métrage en tant que réalisateur, le comédien et humoriste avait envie de montrer ce dont les personnes porteuses d'un handicap mental sont capables.

    Artus précise ainsi dans le dossier de presse : "Elles ont un imaginaire incroyable, une magie, ou une folie, qu’on ne rencontre pas ailleurs. C’est avec elles que je voulais faire un film. Pas sur elles. Le handicap, en soi, n’est pas le sujet.

    Ce film, c’est une colonie de vacances, avec tous les moments de vie que cela suppose, mais puissance mille parce que l’histoire est portée et jouée par des gens qu’on n’a pas l’habitude de voir au cinéma."

    Un p’tit truc en plus
    Un p’tit truc en plus
    De Artus
    Avec Artus, Clovis Cornillac, Alice Belaïdi
    Sortie le 1 mai 2024
    Voir via MyCanal

    Car la grande force du film c'est que le cinéaste a tourné avec des personnes porteuses de handicap. Et cette idée lui est venue du film de Jaco van Dormael, Le Huitième Jour, emmené par Daniel Auteuil et Pascal Duquenne.

    Artus explique : "J’avais été fasciné par Le Huitième jour. A l’époque, je me suis dit : 'ça y est, ça s’ouvre !'. Mais la porte s’est refermée aussi sec. J’ai voulu y retourner parce qu’il faut que les choses bougent : les différences sont une force, j’en suis convaincu.

    Si on peut en rire, c’est sain et c’est mieux : moi-même, j’ai été gros et j’ai été le premier à faire des vannes sur mon corps… De toutes façons, j’ai un côté sale gosse : plus tu me dis de ne pas aller sur un sujet et plus j’y vais. (Rires). Et il y a cinq ans, j’ai commencé à écrire ce film."

    Nous vous proposons aujourd'hui de découvrir 5 autres films qui changent notre regard sur le handicap.

    Rain Man (1989)

    Dustin Hoffman et Tom Cruise dans Rain Man UIP
    Dustin Hoffman et Tom Cruise dans Rain Man

    En 1989, le tandem Dustin Hoffman - Tom Cruise débarquait sur grand écran et allait faire rire et émouvoir plus de 6 millions de spectateurs français. Jusqu'à la sortie de Top Gun Maverick, Rain Man est d'ailleurs longtemps resté le plus grand succès de Tom Cruise.

    Le petit plus de ce film ? Son mélange de tendresse, d'émotion et d'humour, porté par un duo attachant et devenu culte. Tout comme dans Un p'tit truc en plus, il s'en dégage une grande bienveillance et sympathie pour ce personnage de Raymond -Rain Man- Babbitt.

    Ce dernier est inspiré d'un Américain atteint de ce qu'on appelle le "syndrome du savant", à la mémoire exceptionnelle.

    (Brigitte Baronnet)

    Gilbert Grape (1994)

    Gilbert Grape

    En 1994, le grand public découvre un jeune comédien qui illumine le film Gilbert Grape : Leonardo DiCaprio. Dans le rôle d'Arnie, un adolescent autiste, l'acteur âgé alors de 19 ans obtient sa première nomination à l'Oscar du Meilleur second rôle.

    Réalisé par Lasse Hallström, le long-métrage raconte l'histoire de Gilbert Grape, incarné par Johnny Depp. Ce dernier vit à Endora dans l'Iowa, avec sa famille. Depuis la mort de son père, il assume les responsabilités du chef de famille. Mais l'univers morose de Gilbert va changer avec l'arrivée de Becky, une fille du Michigan...

    (Vincent Formica)

    Le Huitième jour (1996)

    TF1 Films Production

    Cette année à Cannes, le hasard a voulu qu’Alice Belaïdi et Daniel Auteuil fassent ensemble la promotion du Fil. Soit, respectivement, les interprètes principaux d'Un p’tit truc en plus et du Huitième jour.

    Deux longs métrages qui braquent leurs projecteurs sur le handicap avec de vrais acteurs handicapés à l'écran, et on sait désormais que le premier n’aurait sans doute pas pu exister sans le succès du second.

    Mis en scène par Jaco van Dormael (Toto le héros, Mr. Nobody), le long métrage n’est pas sans faire penser à Rain Man dans la dynamique entre ses deux personnages centraux. A ceci près que Harry (Daniel Auteuil) et George (Pascal Duquenne) ne sont pas frères.

    Là aussi, c’est le hasard qui fait se rencontrer cet homme qui voue son existence à son travail et ce jeune handicapé qui vit dans l’instant. Deux êtres que tout oppose et qui vont, évidemment, devenir inséparables.

    Le schéma est peut-être classique, le résultat n’en est pas moins beau. Drôle. Parfois fantaisiste. Et bouleversant. Comme Harry, le spectateur ne met pas longtemps à s’attacher à George, et Le Huitième jour réussit à opérer une bascule, en montrant que le personnage qui a le plus besoin de l’autre n’est pas celui auquel on pense au premier abord.

    Une manière de mettre les deux hommes sur un pied d’égalité, qui a séduit 3 610 901 personnes dans les salles obscures en 1996. Et le jury du 49ème Festival de Cannes emmené par Francis Ford Coppola, qui a décerné le Prix d’Interprétation Masculine à Daniel Auteuil ET Pascal Duquenne.

    Ou quand les intentions et le propos du film rayonnent en-dehors de l’écran, comme preuve supplémentaire de sa réussite, cinématographique et en matière d'inclusivité.

    (Maximilien Pierrette)

    Sam je suis Sam (2001)

    Metropolitan FilmExport

    Nommé à l'Oscar du Meilleur acteur pour ce rôle poignant de père courage atteint d'un handicap mental, Sean Penn nous fait passer par toutes les émotions ! Mis en scène par Jessie Nelson, Sam, je suis Sam nous présente la petite Lucy, jouée par une toute jeune Dakota Fanning.

    Sa mère la rejette et s'enfuit, laissant l'enfant grandir avec son père, Sam Dawson, un modeste employé de café atteint d'un handicap mental. Pour ce dernier, rien au monde ne compte plus que Lucy.

    Cependant, après quelques années, il se voit retirer la garde de sa fille par les services sociaux qui ne le trouvent pas apte à s'occuper de son éducation. Ces derniers souhaitent la placer dans une famille d'accueil.

    Se retrouvant seul, Sam tente l'impossible pour regagner sa fille. Rita Harrison, une avocate brillante et surmenée, accepte de défendre gratuitement son cas devant le tribunal. Progressivement, par-delà les préjugés, elle va découvrir la force exceptionnelle du lien qui unit Sam à Lucy.

    (Vincent Formica)

    Hors Normes (2019)

    Hors Normes Carole Bethuel
    Hors Normes

    Après le succès d'Intouchables, le tandem Eric Toledano et Olivier Nakache revenait en 2019 avec Hors Normes.

    Noté 4,2 sur 5 par les spectateurs AlloCiné et 3,9 par la presse, le film suit Bruno (Vincent Cassel) et Malik (Reda Kateb), deux éducateurs qui vivent depuis 20 ans dans un monde à part, celui des enfants et adolescents autistes.

    Au sein de leurs deux associations respectives, ils forment des jeunes issus des quartiers difficiles pour encadrer ces cas qualifiés "d'hyper complexes". Une alliance hors du commun pour des personnalités hors normes.

    Ce film drôle et émouvant inspiré par l'histoire d'un ami éducateur des cinéastes fait venir 2,1 millions de spectateurs dans les salles obscures et met en lumière les difficultés rencontrées par les familles de personnes autistes et par les éducateurs.

    A l'instar d'Un p'tit truc en plus, les cinéastes ont fait tourner dans le film des personnes autistes, notamment Benjamin Lesieur qui incarne Joseph, un personnage solaire et attachant.

    Le film est également emmené par Alban Ivanov, Hélène Vincent, Bryan Mialoundama, Suliane Brahim, Lyna Khoudri, Marco Locatelli et Catherine Mouchet.

    (Laëtitia Forhan)

    Notons que plusieurs autres longs-métrages français ont récemment abordé le thème de l'autisme, du Goût des merveilles à Monsieur Je-Sais-Tout en passant par le documentaire Dernières nouvelles du cosmos.

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