Martin Scorsese, adepte de plan subliminal ? C'est ce qui ressort de la vision d'Aviator pourvu qu'on puisse utiliser sa télécommande et ouvrir grands les yeux. Aviator n'est pas un cas isolé, d'autres films bien connus possèdent des plans subliminaux !
La perception subliminale décrit quelque chose que notre cerveau capte, mais sous le seuil de la conscience. C'est-à-dire que notre inconscient reçoit l'image et l'interprète comme si notre œil l'avait vu, alors que l'image est apparue trop rapidement pour avoir été perçue de façon consciente. Autrement dit, l'image est allée trop vite pour que l'on sache qu'elle existe, mais elle a bien été traitée par notre cerveau.
Mais si vous lancez Aviator et que vous faites pause à 2 heures 44 minutes et 44 secondes très précisément, vous pouvez voir pendant un bref instant que pendant l'un des flashs de photographes, Howard Hughes (Leonardo DiCaprio), apparaît entièrement squelettique.
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Le plan dure une fraction de secondes, est quasi invisible à l'œil nu, mais envoie à notre cerveau l'idée qu'à ce moment où il est reçu le 6 août 1947 devant la commission Brewster, qui l'interroge entre autres sur d'éventuelles tentatives de corruption d'officiers de l'armée de l'air.
A ce moment, Hughes sort d'une crise violente de ses multiples troubles obsessionnels compulsifs qui l'a vu rester cloîtré chez lui des jours durant. Désormais remis, les flashs des photographes renforcent son sentiment paranoïaque et ce plan subliminal de squelettes est destiné à nous montrer que le milliardaire se sent comme passé aux rayons X et qu'il ne va rien pouvoir cacher. Voici comment cela se présente dans le film :
Cette astuce de mise en scène illustre bien le talent de Scorsese à nous transmettre des émotions, même lorsqu'elles vont trop vite pour être réellement perçues. Tout au moins sont-elles ici ressenties inconsciemment. Une jolie idée et un moyen de rendre au cinéma ses lettres de noblesse, où tout passe par l'image.
