À la PJ, chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante. Pour Yohan, c’est le meurtre de Clara. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas, et les doutes de Yohan ne cessent de grandir. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12.
Ce pitch, c'est celui d'un véritable chef d'oeuvre du polar, sorti en salles en 2002 : La Nuit du 12. Adapté du livre 18.3 - une année à la PJ de Pauline Guéna, le fascinant long métrage de Dominik Moll (Harry, un ami qui vous veut du bien), âpre et réaliste, distille un propos sans fard sur les féminicides. Vous n'en ressortirez pas indemnes...
Plébiscité par la presse avec une moyenne très flatteuse de 4,4 sur 5 sur AlloCiné, le magistral La Nuit du 12 a été le grand vainqueur de la 48ème cérémonie des César. Le long métrage a ainsi glané six trophées et pas des moindres : Meilleur Film, Meilleure Réalisation, Meilleur Acteur dans un second rôle pour Bouli Lanners, Meilleur Espoir masculin pour Bastien Bouillon, Meilleure Adaptation et Meilleur Son.
Pour ce film d'une grande puissance, Dominik Moll a retenu une enquête du livre de Pauline Guéna en particulier, celle de l'assassinat d’une jeune femme qui a été immolée par le feu tandis qu'elle rentrait chez elle.
"Chaque enquêteur tombe un jour sur un crime qui fait plus mal que les autres"
"Pauline retrace brièvement cette enquête et s’attarde sur un des policiers, Yohan. C’est le rapport de cet homme à cette affaire qui m’a touché", note le cinéaste. "J’avoue que l’aspect sordide du crime m’a fait hésiter, je suis souvent dérangé par la fascination de certains films pour la violence. Mais après avoir lues ces quelques pages, elles ont commencé à me hanter comme la mort de cette jeune femme hante Yohan."
"Le livre disait que chaque enquêteur tombe un jour sur un crime qui fait plus mal que les autres, que pour une raison mystérieuse, il se plante en lui comme une écharde, et que la plaie n’en finit pas de s’infecter", poursuit Dominik Moll. "J’ai senti qu’il ne s’agissait pas seulement de trouver le nom d’un assassin, que le film pouvait raconter l’obsession et le trouble grandissant d’un enquêteur scrupuleux face à un crime irrésolu."
Ce soir sur France 2 à 21h10