38 ans (oui, déjà...) après sa sortie fracassante, Aliens, le second film de la franchise orchestré cette fois-ci par James Cameron, s'apprête à débouler dans les linéaires en version UHD, le 24 avril prochain. Même si Cameron a pris une toute autre direction avec cette suite au film séminal de Ridley Scott, Aliens était un formidable film, dopé par le savoir faire et la mise en scène du créateur de Terminator, possédant largement son lot de morceaux de bravoure, de personnages et punchlines culte (Vasquez !).
Pour mémoire, Ripley est secourue par la corporation Weyland-Yutani, après avoir dérivé avec sa capsule dans l'espace pendant 57 ans. Malgré son rapport concernant l’incident survenu sur le Nostromo, elle n’est pas prise au sérieux par les militaires quant à la présence de xénomorphes sur la planète LV-426 où se posa son équipage.
Planète où plusieurs familles de colons avaient été envoyées en mission de " terraformage ". C'est là qu'elle découvre la courageuse petite Newt, unique survivante du massacre des colons par les xénomorphes.
Ripley et les Marines restants n'ont pas d'autre choix que de compter sur les connaissances et l'ingéniosité de Newt pour trouver un moyen de s'échapper. Alors que sa propre fille est décédée des années plus tôt, Ripley est particulièrement protectrice pour Newt, une véritable mère de substitution.
Le personnage de Newt sera malheureusement tué dès le début d'Alien 3, laissant Ripley seule survivante. Une première et dernière apparition pour le personnage, qui fut aussi l'unique rôle pour Carrie Henn. Qu'est-elle devenue depuis ?
"Sigourney Weaver était plus qu’une amie pour moi"
Carrie Henn décrocha le rôle de Newt alors qu'elle avait 9 ans. A l’époque, la fillette originaire de Panama City, en Floride, vivait en Grande-Bretagne, où son père, membre de l’US Air Force, était basé. Lors d’une visite à la cafétéria de son école, l’équipe de casting du film la repère et lui propose de passer une audition.
"j'étais tellement excitée" racontait Carrie Henn au micro de Wired, en 2016, alors venue pour les 30 ans du film au Comic Con de San Diego. "J'avais vu Sigourney Weaver dans SOS Fantômes et je trouvais ça tellement cool ! On a accroché immédiatement. Elle m’a prise sous son aile pendant le tournage parce que je n’avais aucune expérience.
"Elle était plus qu’une amie pour moi", confiait Henn, rappelant être toujours en contact après toutes ces années avec Sigourney Weaver. "Ce que vous voyez dans le film correspond réellement à ce qu’on ressentait l’une pour l’autre".
Des appels malveillants
La transition entre une vie calme et ordinaire aux feux de la rampe hollywoodienne, même brève, fut difficile pour Carrie Henn. Installée aux Etats-Unis avec sa famille après le tournage, elle a eu du mal à s'adapter à sa nouvelle vie.
Dans une interview avec le site AvPGalaxy publiée en 2019, Henn déclarait qu'elle "voulais être une enfant normale... C'est un peu différent de l'Angleterre, et donc je voulais en quelque sorte entrer dans la vie américaine et me faire des amis".
Elle fut même l'objet d'une vraie animosité à son encontre, comme le rappelait sa maman dans une interview accordée à People, en 2001 : "Les gens appelaient et laissaient des messages disant : "Vous n'auriez jamais dû obtenir ce rôle". Elle a supporté beaucoup de jalousie malveillante".
Toujours est-il que Carrie Henn a très vite abandonné l'idée de faire une carrière d'actrice. Son expérience sur le film de Cameron ne l'a pas détournée de son envie d'être enseignante. Elle suivra une formation au sein de l'université de Californie, située dans le comté de Stanislaus.
"Beaucoup de gens avaient du mal à comprendre que le métier d'acteur n'était pas ma passion. Ce n'était pas mon rêve. Est-ce que j'ai apprécié ? Oui. Était-ce une expérience incroyable ? Absolument. Est-ce que je le referais ? Bien sûr. Mais ce n'était pas ma passion. L'enseignement l'était" dira-t-elle en 2016.
Séances de dédicaces
Désormais installée en Californie, maman de deux filles, Carrie Henn enseigne dans une école primaire. Toujours fière de son unique expérience hollywoodienne, il lui arrive même fréquemment de dédicacer un DVD du film apporté par un de ses élèves, et venant même dans les conventions de fans.
Elle s'en amuse d'ailleurs, comme elle le confiait en 2016. "Parfois, des enfants viennent me voir avec des copies du DVD et ils me disent : "Mon père est un grand fan, c'est la seule réunion parents-professeurs à laquelle mon père est jamais allé et son anniversaire approche", et ils sortent le DVD. Là je dis : "Tu veux que je le signe ?" - "Ouais... Vous allez me gronder ?"
Reste une question subsidiaire. A-t-elle été déçue par le funeste sort réservé à son personnage au début d'Alien 3 ? Pas vraiment, à en juger ses confidences recueillies par Digital Spy. "À ce stade, j’avais déjà décidé que je voulais devenir enseignante, donc je n’avais pas l’intention de me lancer dans ce métier à l'âge adulte. Si on m'avait demandé de [reprendre mon rôle], je l'aurais probablement fait. Qui ne le ferait pas ? [Mais] je n'étais pas dévastée [par son sort]".