C'est un Martin Scorsese ému qui a reçu il y a quelques jours un Ours d'or honorifique des mains de Mariette Rissenbeek, directrice exécutive de la Berlinale, pour saluer l'ensemble de son immense carrière mais aussi son souci constant de préserver le cinéma.
Une remise de prix qui s'est déroulée en marge de la présentation de son film The Departed, qui lui avait valu, à date, son unique Oscar du Meilleur réalisateur.
Ce n'était pas le seul motif de déplacement de Marty puisqu'il était également venu présenter Made in England : The Films of Powell and Pressburger, un documentaire dont il est le narrateur, qui revient sur l'œuvre des deux cinéastes qu'il vénère par-dessus tout.
Dans sa conférence de presse, il a notamment évoqué son travail de conservation de films pour le World Cinema Project via sa Film Foundation, expliquant avoir découvert le cinéma international, notamment les cinéastes Kurosawa et Mizoguchi, grâce à des versions de films doublées en anglais et diffusées à la télé américaine avec des pauses publicitaires.
"Je n’ai plus le loisir de choisir des films au hasard"
Mais si Scorsese n'a pas cédé à la traditionnelle question sur son film préféré, qu'on lui a si souvent posée, il a en revanche donné ses deux films coups de cœur sortis en 2023. "J’ai 81 ans et le temps file. Je n’ai plus le loisir de choisir des films au hasard. J’essaie de voir de nouveaux films le plus souvent possible, mais je manque de temps" a-t-il dit.
Il cite Past Lives - Nos vies d'avant de la Canado-Coréenne Céline Song (présenté en compétition à Berlin l’an dernier). Un film effectivement magnifique et déchirant sorti chez nous en décembre 2023, et qui est d'ailleurs dans la course aux Oscars cette année avec deux citations, pour le Meilleur film et Meilleur scénario original.
Coup de cœur pour Wim Wenders
L'autre film cité, c'est Perfect Days de Wim Wenders. Dans cette œuvre, couronnée au festival de Cannes par le prix d'interprétation masculine pour Koji Yakusho et cité aux prochains Oscars au titre du Meilleur film international, Wenders plante ses caméras au Japon, pour y suivre la vie d'un homme travaillant à l'entretien des toilettes publiques de Tokyo.
Un homme qui s’épanouit dans une vie simple et un quotidien très structuré. Mais entretenant aussi une passion pour la musique, les livres, et les arbres qu’il aime photographier.
Un coup de cœur qui a forcément fait plaisir à Wenders, qui connait d'ailleurs bien Scorsese. Les deux ont en effet déjà travaillé ensemble sur un même projet, la série de films consacrés au Blues, documentaires sur le genre musical du même nom. Scorsese était derrière le premier épisode, Du Mali au Mississippi, et Wenders a réalisé le deuxième.