La cinéphilie de Martin Scorsese est légendaire. Véritable encyclopédie vivante de l'Histoire du cinéma, Marty est de surcroît un ardent défenseur du patrimoine cinématographique mondial, à travers sa Film Foundation, créée en 1990, et son programme World Cinema Project, qui vise à restaurer certains films eut égard à la place exceptionnelle qu'ils occupent dans le patrimoine mondial.
A date, ce sont plus de 1000 films qui ont été restaurés. Parmi eux, on peut citer quantité de chefs-d'oeuvre comme La Fureur de vivre, Colonel Blimp, le Richard III de Laurence Olivier, Rocco et ses frères, Les Chaussons rouges, Salvatore Giuliano de Francesco Rosi...
C'est dans cette logique bien comprise que Marty livre aussi des oeuvres pétries d'influences, et qu'il demande régulièrement à son casting de regarder tel ou tel film, pour nourrir la composition de leurs personnages, donner des idées de jeux d'acteur, ou éclaircir ses intentions de mises en scène. Lorsqu'on a la chance comme Leonardo DiCaprio de travailler avec un immense réalisateur aussi cinéphile que Scorsese, ca aide.
"Tu as vu tous les films sortis depuis 1980 !"
Le site Letterboxd a mis en ligne un passionnant échange entre les deux intéressés à ce sujet. "On est censé parler ensemble des films que nous avons fait et des oeuvres qui les ont influencés" lance DiCaprio. "On m'a demandé d'évoquer les films que je t'avais fait découvrir, mais sachant que tu as vu tous les films réalisés depuis 1980, c'est vraiment difficile à dire !"
Et de lâcher qu'il lui a quand même fait découvrir les oeuvres d'Hayao Miyazaki, en particulier Le Voyage de Chihiro et Princesse Mononoké. "C'est Le Voyage de Chihiro que tu m'as demandé de regarder !" répond Scorsese, manifestement enthousiasmé par sa découverte.
Sorti en juillet 2001 au Japon, Le Voyage de Chihiro a connu un succès phénoménal dans son pays d'origine, dépassant Titanic à la première place du box-office de tous les temps avec plus de 17 millions de spectateurs recensés à la fin 2001.
A la mi-octobre de la même année, le film de Hayao Miyazaki était même devenu le premier long métrage non-américain à dépasser les 200 millions de dollars de recettes, et ce alors qu'il n'était pas encore sorti en Europe et en Amérique du Nord. Couronné par l'Oscar du Meilleur film d'animation et même d'un Ourse d'or à Berlin, ce chef-d'oeuvre du studio Ghibli est au passage disponible sur Netflix.
Insatiable curiosité
Au-delà du fait que ces deux oeuvres signées par la légende nippone de l'animation figurent au panthéon personnel des films fétiches de DiCaprio, on ne peut qu'admirer une fois encore l'insatiable curiosité du cinéaste, qui est, rappelons-le aussi, particulièrement féru de cinéma japonais. Dans son top 39 (oui oui, pas 40) de ses films étrangers préférés, pas moins de sept d'entre eux sont japonais; le premier étant le chef-d'oeuvre de Yasujirō Ozu, Voyage à Tokyo, sorti en 1953.
