SPOILERS - Attention, l'article ci-dessous dévoile de potentiels spoilers. Si vous ne souhaitez pas en connaitre la teneur, merci de ne pas lire ce qui suit...
Premier film d'envergure réalisé par Damien Chazelle avant La La Land (si l'on excepte son long métrage précédent, beaucoup plus confidentiel), Whiplash est une plongée viscérale, violente et impitoyable dans un univers que le jeune cinéaste connaît bien : celui du jazz.
Entre jazz et cinéma
Alors qu'il se destinait initialement à devenir batteur professionnel, Chazelle a ainsi cherché à relater ses années difficiles au Conservatoire, transformant son vécu personnel en véritable chemin de croix pour le protagoniste de son film. Pendant tout le film, le jeune et talentueux Andrew Neiman (incarné par Miles Teller) se retrouve ainsi confronté à Fletcher, un professeur tyrannique aux méthodes brutales et despotiques, interprété par le magistral J.K. Simmons.
Constellé de séquences sous haute tension, que la moindre erreur de tempo peut instantanément faire basculer, Whiplash est un grand huit émotionnel, où le spectateur retient perpétuellement son souffle... jusqu'à l'inoubliable séquence finale du film (que l'on vous conseille de découvrir avant de poursuivre votre lecture si ce n'est pas déjà fait).
Insulté, brutalisé, parfois physiquement humilié par son professeur, Andrew finit par en venir aux mains avec ce dernier, et quitte définitivement le Conservatoire, tandis que Fletcher est lui aussi mis à pied. Quelques mois plus tard, les deux personnages se retrouvent dans un club de jazz, où Fletcher révèle à Andrew qu'il n'a fait que le pousser dans ses retranchements pour libérer son potentiel, avant de lui proposer une dernière chance sur scène, lors d'un prestigieux festival.
Une ultime représentation magistrale
Dans la dernière scène du long métrage, Andrew se rend donc sur place pour faire ses preuves, et réalise au dernier moment que Fletcher l'a piégé en lui imposant un morceau qu'il n'avait jamais travaillé. C'est alors que débutent les virtuoses dix dernières minutes du film : bien décidé à jouer malgré tout, Andrew lance lui-même le morceau suivant, et guide l'orchestre tout entier face à un Fletcher courroucé.
A mesure que défile la partition - lors d'une séquence au montage étourdissant, où musique et cinéma se mélangent de façon spectaculaire et où la caméra de Damien Chazelle se métamorphose subitement en instrument de jazz - la colère de Fletcher laisse place à son admiration pour le jeune batteur. Dans un ultime solo à couper le souffle, il finit par reconnaître, sans prononcer le moindre mot, tout le génie de son élève, traçant ainsi une grandiose double barre à la fin de la partition Whiplash.
(Re)découvrez un extrait du film...