Etudiant en cinéma à l'Université de Californie du Sud, George Lucas a 23 ans lorsque grâce à son film Electronic Labyrinth THX 1138 4EB il remporte une bourse lui permettant de se rendre sur le tournage de L'Or de MacKenna, un western qui se tourne en Arizona.
Il doit y réaliser un court métrage documentaire. Il n'est pas seul, car trois autres étudiants ont été invités à faire de même. 150 dollars par semaine et équipement fourni, Lucas se méfie. Dans Skywalking: The Life and Films of George Lucas de Dale Pollock, il déclare :
Je trouvais que tout ça ressemblait à une ruse pour eux de récupérer des documentaires des coulisses du film pour pas cher, et qu'ils le faisaient sous couvert de cette bourse. Je n'allais pas leur fournir un film promotionnel leur permettant de faire la publicité du film.
Pourquoi George Lucas ne voulait pas de sous-vêtements dans la saga Star Wars
Et effectivement, Lucas ne va pas DU TOUT tourner ce qu'on appellerait aujourd'hui un making of. L'Or de MacKenna est un western réalisé par le britannique Jack Lee Thompson (Les Canons de Navarone) avec, comme il était de coutume aux Etats-Unis en 1967, un casting choral de stars talentueuses mais vieillissantes.
On retrouve ainsi Gregory Peck, Omar Sharif, Telly Savalas, Keenan Wynn, mais aussi Lee J. Cobb, Burgess Meredith, Edward G. Robinson et Eli Wallach. Seules les actrices Camilla Sparv et Julie Newmar ramènent un peu de jeunesse.
Lucas ne se sent pas vraiment en adéquation avec ce tournage d'un Hollywood qui ne lui parle pas beaucoup, et signe un film d'étudiant sur le désert d'Arizona et de distantes images du plateau de L'Or de MacKenna. Intitulé 6-18-67, ou "18 juin 67", montre plutôt l'atmosphère du désert telle qu'il l'expérimente, dérangée par la présence humaine mais aussi d'un calme impressionnant.
Evidemment, le jeune George Lucas ignore encore qu'il sortira Star Wars dix ans plus tard et participera avec Steven Spielberg à enterrer le vieil et le Nouvel Hollywood et les remplacer par l'ère des blockbusters des années 1980, avec des films de pur divertissement cherchant avant tout à faire de l'argent et si le long métrage s'y prête, à vendre des jouets et produits dérivés.