De quoi ça parle ?
Elliot est un jeune programmeur antisocial qui souffre d'un trouble du comportement qui le pousse à croire qu'il ne peut rencontrer des gens qu'en les hackant. Il travaille pour une firme spécialisée dans la cybersécurité mais un homme connu sous le nom de Mr Robot l'approche un jour pour faire tomber une compagnie surpuissante qui fait partie de celles qu'il doit justement protéger...
Mr. Robot, une série créée par Sam Esmail avec Rami Malek, Christian Slater, Portia Doubleday, Grace Gummer... Disponible sur Netflix jusqu'au 22 août
Pourquoi c'est super ?
Lancée en 2015, Mr. Robot a fait l'effet d'un séisme dans le paysage des séries télé. La série a révélé deux talents : Sam Esmail, son créateur, qui a ensuite convaincu Julia Roberts de tenir son premier rôle principal à la télévision avec Homecoming avant de la convaincre une nouvelle fois de jouer dans son film Le Monde après nous qui cartonne en ce moment sur Netflix ; et Rami Malek qu'on connaissait déjà des films La Nuit au musée mais qui livre ici une prestation bluffante.
1. Un scénario qui retourne le cerveau
On ne peut pas trop en dire pour les personnes qui n'auraient pas encore vu Mr. Robot mais c'est une série qui réserve quelques surprises dont certaines vous laissent littéralement bouche bée. Ce techno-thriller qui est aussi un thriller psychologique repose essentiellement sur la psychologie du personnage principal, Elliot, qui est sujet à des troubles mentaux dont une forme de paranoïa. La frontière entre délire et réalité est donc souvent ténue dans un univers – celui du hacking et des très grosses entreprises – où tout ce qui paraît le plus improbable semble d'autant plus plausible.
2. Rami Malek est possédé
On l'a découvert en pharaon, avec la stature associée à son rang, dans La Nuit au Musée et on l'a redécouvert dans Mr. Robot. Rami Malek se livre corps et âme pour interpréter Elliot Alderson, un garçon asocial, un génie du hacking, un homme tourmenté par son passé et ses troubles mentaux. Pour le rôle, il apparaît particulièrement amaigri. Mais surtout, il oscille entre des épisodes de pur génie où son cerveau fuse à toute vitesse et d'autres où il apparaît totalement apathique et déprimé. Il est à noter que Mr. Robot est une de ces très rares séries où la voix off joue véritablement un rôle essentiel. C'est Elliott le narrateur de son histoire, il nous balade au gré de ses humeurs, toujours du même ton monocorde assorti de saillies parfois cruelles.
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3. Des personnages secondaires essentiels
Si la série est centrée sur Elliot, Sam Esmail n'en oublie pas pour autant les personnages autour. Ils sont d'ailleurs tous si bien écrits, n'étant pas juste là pour être au service de la narration et d'Elliott, qu'on a l'impression qu'ils vivent leurs propres aventures entre deux scènes dans lesquelles ils apparaissent. Mr. Robot, campé par Christian Slater, joue bien sûr un rôle déterminant. Les deux entretiennent une sorte de relation toxique et de co-dépendance, malsaine mais fascinante. Mais on est tout aussi fasciné par l'évolution de personnages comme Angela (Portia Doubleday), l'amie d'enfance d'Elliot, ou encore Dom DiPierro (Grace Gummer) qui enquête sur Elliot et dont la vie personnelle est d'une tristesse affligeante.
4. Une réalisation réussie
La réalisation tient elle aussi un rôle central dans la série. Le côté techno-thriller de la série ne s'exprime pas simplement dans sa thématique. Ça se reflète à l'image par une esthétique léchée qui va lorgner du côté de David Fincher. On peut même parler de prouesse par certains moments. Un épisode de la saison 3 est par exemple entièrement réalisé en plan-séquence. Un épisode durant lequel on retient sa respiration tant la tension ne faiblit jamais.
5. Une série visionnaire
Mr. Robot n'est pas une série qui se démarque pour son optimisme. C'est plutôt tout le contraire. Elle a cette particularité d'ancrer son récit dans le monde actuel et même de faire une forme de narration prospective, imaginant un avenir probable souvent sous un angle dystopique. Il y est question de dérives démocratiques aux États-Unis – ce qui se confirme moins de 10 ans après le lancement de la série – ou encore de la Chine cherchant à annexer d'autres territoires...
Sur la durée, Mr. Robot a un peu souffert de ses mécanismes narratifs mais la série de Sam Esmail est tellement criante de vérité – là où on est censé être dans une pure fiction – qu'elle mérite qu'on s'y intéresse à nouveau.
