Le Monde après nous, c’est le film Netflix dont tout le monde parle en ce moment. Ce thriller apocalyptique avec Julia Roberts et Mahershala Ali divise les abonnés avec sa fin ouverte et ses multiples interprétations possibles.
Il faut dire que son réalisateur, Sam Esmail, à qui l’on doit déjà l’excellente série Mr. Robot, aime jouer avec ses spectateurs. Même s’il adapte un roman primé, il s’est amusé à glisser dans son film des scènes étranges et parfois sans queue ni tête, qui ont laissé certains abonnés circonspects. Et parmi elles, celle avec les cerfs et les biches dans la forêt.
Nous sommes vers le dernier tiers du film. Alors que les personnages d’Ali et de Hawke vont rendre visite à Kevin Bacon pour trouver un traitement contre la radioactivité dans l’air, Amanda et Ruth partent à la recherche de Rose. Alors qu’elles s’enfoncent dans la forêt, la fille de G.H. finit par tomber nez à nez avec un groupe de cerfs et de biches.
La tension est palpable : pourquoi les animaux réagissent-ils ainsi ? Que veulent-ils ? Les deux femmes sont-elles en danger ? Il faut compter sur le sang-froid de la mère de famille pour les faire partir. Mais cette scène n’est pas là pour rien, surtout qu’elle est montée en parallèle de celle où l’on voit Kevin Bacon menacer Mahershala Ali d’une arme… et inversement.
Nous avons posé la question directement au réalisateur du film :
“Contrairement à la scène avec les Tesla, celle avec les biches est bien dans les livres. C’est un passage qui m’a beaucoup marqué. Quand je commence à travailler sur un film, ce qui m’importe le plus n’est pas le scénario ou la logique, mais plutôt le ton. Je vois Le monde après nous comme un cauchemar. Cette scène doit être vue comme un avertissement : il y a quelque chose d’effrayant dans le fait qu'un groupe de cerfs vous regarde droit dans les yeux. Elle fonctionne parfaitement avec le reste du film.
On peut aussi se dire que cette scène est une conséquence écologique au désastre environnemental qui est en train de se jouer. La cyberattaque peut avoir joué sur la migration des animaux. La nature nous prévient qu’il se passe quelque chose. Et au lieu d’écouter, nous préférons utiliser la technologie pour nous sauver alors qu’elle nous a déjà abandonné. C’est un mélange de tout ça en réalité. Mais je voulais avant tout mettre en avant le fait que les personnages vivent un vrai cauchemar.”
Véritable pamphlet sur notre rapport à la technologie et au monde qui nous entoure, Le Monde après nous peut aussi être vu comme une ode à la nature et à l’écologie.