Attention ! Cet article contient des spoilers sur l’intrigue de The Killer. Si vous ne l’avez pas vu et ne souhaitez pas en connaître la teneur, ne poursuivez pas votre lecture.
Avez-vous bien fait attention au plan final de The Killer, le dernier film de David Fincher pour Netflix ? Il y figure un petit détail, presque insignifiant, et qui pourtant donne toute sa saveur à la performance glacial de Michael Fassbender dans le rôle de ce tueur au sang-froid.
Quiconque a vu le film aura certainement remarqué l’approche particulièrement nihiliste de David Fincher et le stoïcisme du personnage principal campé par Michael Fassbender. Mais alors qu’on croyait ce tueur définitivement perdu pour l’humanité, un petit détail tend à nous contredire.
Cela se situe dans le tout dernier plan du film, au moment où le tueur a son œil qui tressaille. Ce léger mouvement anecdotique indique que le personnage a enfin trouvé la paix quand il se relaxe enfin chez lui avec sa compagne Magdala (Sophie Charlotte). Filmé de profil, sous ses lunettes de soleil, le spectateur peut apercevoir l’œil fixe du tueur, perdu dans le vide.
Et avec ce micromouvement, il brise finalement le stoïcisme qui le caractérisait en laissant son œil se contracter avant de fermer les yeux et que le générique ne démarre. Le fait que le tueur ait finalement perdu (ou abandonné) le contrôle de ses muscles faciaux et de son comportement maniaque est un choix apparemment intentionnel de David Fincher, Andrew Kevin Walker (le scénariste) et Michael Fassbender.
L'ensemble du film détaille par le menu les exigences extraordinaires de ce travail "particulier", dans lequel le tueur est contraint de ralentir presque automatiquement son rythme cardiaque et d'agir avec une précision inébranlable pour mener à bien ses objectifs. Le clignement des yeux à la fin du film donne au public l'impression que le tueur va commencer à baisser sa garde, à se laisser aller à un fonctionnement moins robotique et à se comporter davantage comme une personne ordinaire.
Cela signifie donc que Michael Fassbender n'a (quasiment) pas cligné des yeux devant la caméra pendant tout le film. Selon Variety, Erik Messerschmidt, le directeur de la photographie du film, a remarqué que Fassbender n'a pas cligné des yeux une seule fois lorsqu'il était devant la caméra pendant toute la durée de la production.
Michael Fassbender est connu pour ses techniques d'interprétation méticuleuses et rigoureuses, qui ont même agacé ses collègues acteurs et d'autres collaborateurs tout au long de sa carrière, comme son ancien camarade de classe Tom Hardy au Drama Centre London. Le genre de détail complètement fou qu’on ne trouve que chez un maniaque comme Fincher, et soutenu par un perfectionniste comme Fassbender !