Ce n’est pas la première fois qu’une production américaine pose ses valises et ses caméras en France, pour en faire le lieu de son action. C’est le cas de Toute la lumière que nous ne pouvons voir, la dernière série de Netflix qui cartonne.
On y suit tout au long d'une décennie les destins entrecroisés de deux héros dont la Deuxième Guerre mondiale va bouleverser l'existence : Marie-Laure Leblanc, une jeune Française aveugle réfugiée chez son oncle, et Werner Pfennig, un adolescent allemand véritable génie des transmissions radio.
Grâce à un lien secret partagé, ils retrouvent la foi en l'humanité et entrevoient une lueur d'espoir.
Dans l’épisode 3 de la mini-série, le père de l’héroïne campé par Mark Ruffalo explique à Marie qu’il doit retourner à Paris pour faire croire aux Allemands qu’il n’a jamais quitté la capitale, avant d’aller se cacher à Bordeaux… "à 3h" de train. Un anachronisme soulevé par certains abonnés sur la page AlloCiné :
“Par exemple : Bordeaux à 3 h de train de Paris, en 1940, on ne savait pas le TGV si ancien. Les allemands et les français qui parlent tous la même langue parfaitement (au choix, anglais ou français). Ce devait être avant la tour de Babel où Dieu a inventé les différentes langues. C'est d'un ridicule !” (Jean-Michel Apeupré)
“Bonjour aussi les anachronismes... Paris à 3h de Bordeaux en 1944.... Nan mais sérieux.” (Vincent Belhomme)
Il faut dire que le TGV n’a été inauguré qu’en 1981 et qu’aujourd’hui, il permet de relier les deux villes françaises entre 2h30 et 3h. Une prouesse qui n’était donc pas possible de réaliser en 1944 avec les trains de l’époque.
Une autre incohérence pointée du doigt
Toute la lumière que nous ne pouvons voir est l’adaptation d’un roman écrit par l’Américain Anthony Doerr en 2014. Si l’action se déroule en France et que les deux personnages principaux sont d’origine française ou allemande, la mini-série Netflix a, elle, été tournée… en anglais.
Un choix étonnant quand on sait que la plateforme investit régulièrement dans des productions étrangères et que l’interprète de Werner lui-même est d’origine germanique.
AlloCiné a posé la question directement à Shawn Levy et Steven Knight, le réalisateur et le scénariste de Toute la lumière que nous ne pouvons voir :
“La raison principale est que le livre a été écrit en anglais. Tous les personnages, qu’ils soient Allemands ou Français, parlent dans la langue de l’auteur. Donc nous avons fait le même choix.
On a débattu sur le fait de faire des accents. Mais j’ai rarement vu des accents réussis. Et qu’on se le dise, c’est rare d’avoir un très bon français chez des acteurs américains. Je ne voulais pas que les spectateurs soient perturbés par ça.”
Toute la lumière que nous ne pouvons voir, à voir sur Netflix.