Les fans d'Albert Dupontel savent que le réalisateur, scénariste et acteur aime bien souvent glisser des hommages ou faire des dédicaces au début de ses films. Adieu les cons était, par exemple, dédicacé au Monty Python Terry Jones, décédé en janvier 2020. Au revoir là-haut rendait hommage à l'homme de médias Alain de Greef et à l'auteur et dessinateur Marcel Gotlib.
Second Tour, le 8ème long métrage d'Albert Dupontel, arrivé au cinéma ce mercredi ne déroge pas à cette règle ou plutôt habitude. Il est précisément dédié à trois figures importantes du cinéma français : Bertrand Tavernier, Jean-Paul Belmondo et Michel Deville.
Albert Dupontel s'en explique * : "Bertrand Tavernier, en plus d’être un très grand metteur en scène (L’Horloger de Saint-Pierre, Le Juge et l'assassin et Coup de torchon et bien d’autres), était un cinéphile de légende qui m’a nourri ces dernières années de ses connaissances filmiques et m’encourageait jusque dans ses derniers jours par des listes de films à aller voir. Avec lui, j’ai revu des films que j’avais méconnus et en ai découvert d’autres extraordinaires."
A propos de Jean-Paul Belmondo, il poursuit : "Il a été pour moi, comme pour des millions de gens, une icône d’enfance et de jeunesse et a symbolisé le génie d’acteur et le plaisir de vivre. Je l’ai beaucoup fréquenté jusqu’à la fin de sa vie, il m’impressionnait encore plus car bien que diminué, il éclairait par son optimisme et sa joie tous ceux qu’il rencontrait."
Enfin, Albert Dupontel revient sur le choix de dédier son film au réalisateur Michel Deville, décédé en février 2023. "Alors qu’après Bernie, je me pensais et me sentais banni de la profession, il m’a appelé pour me proposer le rôle principal de La maladie de Sachs, me considérant ainsi pour la première fois comme ayant une valeur d’acteur. Ses films sont des bijoux à voir et à revoir sans modération."
Notre entretien podcast avec Albert Dupontel :
Au-delà de ces hommages en ouverture du film, Second Tour est truffé de références, notamment dans le choix des noms de ses personnages. Tandis qu'Adieu les cons multipliait les références à Brazil de Terry Gilliam, Albert Dupontel est allé chercher un nom de personnage en hommage à l'acteur Jason Robards. "Robard, le personnage interprété par Philippe Uchan, correspond à cet acteur extraordinaire, Jason Robards, qui interprétait Cheyenne dans Il était une fois dans l'Ouest, et surtout au chef de la rédaction dans Les Hommes du Président de Alan J. Pakula avec Robert Redford et Dustin Hoffman."
Y a-t-il d'autres références cinéphiles identifiables? Comme nous l'a expliqué Albert Dupontel au micro, le public lui parle souvent d'un film de Hal Ashby. "Spontanément dans les débats, les gens me parlent de Bienvenue Mister Chance (Being There) de Hal Ashby, avec Peter Sellers, dans lequel un débile léger est pris pour un grand économiste, et à la fin du film est sur le point de rentrer en campagne présidentielle pour les Etats-Unis.
C'est un film qui m'a toujours influencé. C'est un de mes films culte. A l'époque de Bernie, je biberonnais ce film. Il est revenu dans la psyché des gens. Après, j'ai vu tellement de films que je ne peux même pas vous relier. Souvent dans les débats, des gens me disent "ça me fait penser à...". C'est pas conscient. Inconsciemment j'y ai fait des références."
Second Tour d'Albert Dupontel est actuellement en salles.
* Propos issus du dossier de presse du film Second Tour
