"J'ai vu des gamins 3 heures avec le pop-corn devant Oppenheimer. C'est une vraie réussite de cinéma !", lance Albert Dupontel à notre micro. Rencontré pour la promotion de son nouveau long métrage Second Tour, à l'affiche depuis ce mercredi 25 octobre, le cinéaste nous a partagé son enthousiasme pour l'un des succès de l'été au cinéma.
Comme plus de 4,4 millions de spectateurs en France, Albert Dupontel a vu Oppenheimer et nous confie tout le bien qu'il en a pensé. "Ce succès m'inspire de l'optimisme. Raconter une histoire tragique de façon spectaculaire.
A la fois l'histoire de cette création épouvantable, et en même temps, les états intérieurs d'Oppenheimer. spoiler: Notamment à la fin quand il est acclamé par une bande d'étudiants et lui voit ce qu'il peut attendre de cette génération. Je trouve ça formidable.
Il raconte très bien cette chronologie, les flashbacks qui changent sans arrêt. C'est une vraie vulgarisation à la fois d'une aventure scientifique terrible, et des états d'âme d'un personnage très controversé à la fin.
Downey Jr. est époustouflant !
Il y a un casting de dingue. Downey Jr. est époustouflant ! J'ai un gamin qui a 9 ans, qui a vu pendant 3 heures le film sans se déconcentrer. (...) La mise en scène de Nolan n'est plus à présenter : Interstellar, Inception... J'ai été bluffé, vraiment."
L'approche de Christopher Nolan a été inspirante pour Albert Dupontel qui poursuit : "Je trouve, toutes proportions gardées, qu'on aborde des thèmes qui intéressent les gens, plus que ce que l'on aurait pu imaginer. Si on les raconte de façon distrayante, on a réussi notre coup !".
Côté coups de cœur cinéma, Albert Dupontel nous indique avoir également vu et aimé, cette année, Anatomie d'une chute, Je verrai toujours vos visages et Yannick. "Je n'ai pas vu Barbie, mais je sais que ça a bien marché. C'est super, les gens reviennent au cinéma", conclut-il.
A l'occasion de cet entretien, que vous pouvez retrouver dans son format intégral en podcast (et un extrait vidéo ci-dessus), Albert Dupontel nous a partagé sa vision du futur du cinéma. Rebondissant ainsi sur l'actualité de la sortie d'un documentaire, ce mercredi, Chambre 999 de Loubna Playoust.
Ce film poursuit le travail entrepris par Wim Wenders en 1982, avec Chambre 666. L'objet de ce documentaire est de questionner l'avenir du cinéma en adressant la question suivante à un florilège de cinéastes : "Le cinéma est-il un langage en train de se perdre, un art qui va mourir ?"
Voici la réponse d'Albert Dupontel : "Le cinéma est devenu une plateforme parmi d'autres. J'ai grandi à une époque où il y avait trois chaines et il y avait très peu de films à la télévision. C'était vraiment un refuge absolu.
Je pense qu'il y aura toujours un besoin grégaire des gens de se retrouver tous ensemble, comme à la fête du village. Et puis du grand écran et du son, parce que là aussi, la technologie a beaucoup évolué.
Je ne peux pas prédire de l'avenir. Mais ce besoin festif d'être devant un grand écran, je pense que, psychiquement, il existe chez l'être humain très fort. Mais pour tous les films qu'a connu la génération de Wenders, le côté petit cinéma, où il y a 50 places et on va voir un Tarkovski...
J'ai connu ça, c'est absolument passionnant. Mais je ne sais pas si ce cinéma pourra encore exister. C'est ma seule incertitude par rapport à l'avenir."
Second Tour est actuellement à l'affiche.